Selon la CIA, la production de cocaïne colombienne serait à son niveau le plus bas depuis vingt ans.
Le président Alvaro Uribe a été le premier à se satisfaire des estimations de la CIA. Pour Bogota, la chute est le fruit de longues années d’efforts contre le trafic de drogue, une lutte financée par les Etats-Unis.
Depuis le lancement par Bill Clinton du Plan Colombie de lutte anti-drogue en 2000, six milliards de dollars d’aide militaire ont été investis dans le pays. Rien que l’an dernier, plusieurs centaines de milliers d’hectares de coca ont été détruits par aspertion de défoliant et arrachés, de grands réseaux ont été démantelés, et des dizaines de tonnes de poudre confisquées.
Ces résultats tombent à pic pour Bogota qui vient d’autoriser Washington à utiliser sept de ses bases militaires, officiellement pour poursuivre ce combat contre les drogues. La réussite de la stratégie américaine en Colombie justifierait cet accord pourtant très controversé dans la région.
Mais les critiques du Plan Colombie assurent que les résultats ne sont pas aussi concluants que la CIA veut bien le dire. 295 tonnes auraient été fabriquées dans ce pays d’Amérique latine en 2008, 29% de moins que l’année d’avant. Des chiffres controversés, mais vus comme une victoire pour le gouvernement colombien et Washington.
Des chiffres de l’ONU, présentés il y a trois mois, parlent bien d’une baisse, mais moins évidente. La Colombie produirait toujours 430 tonnes de cocaïne par an, et la production aurait augmenté au Pérou et en Bolivie.
Conscient de ces lacunes, le Congrès américain a annoncé mi-octobre la création une commission de notables chargés de revoir la stratégie anti-drogue sur le continent.