« El Niño », ce réchauffement cyclique des eaux du Pacifique équatorial qui s’accompagne de manifestations atmosphériques inhabituelles dans le monde entier, a fait sa réapparition en juin, et devrait perdurer jusqu’au premier trimestre 2010, selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM).
Au Guatemala, pays qui connaît sa pire sécheresse depuis trente ans, 469 personnes dont 54 enfants , selon les autorités de ce pays d’Amérique Centrale, sont mortes en raison de la famine qui sévit depuis le début de l’année.
« Les effets du phénomène El Niño ont fait perdurer la période de sécheresse, ce qui a provoqué une diminution (…) de la production agricole, touchant environ 2,5 millions de personnes », selon Elisabeth Byrsla, la porte-parole de l’OCHA, le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations unies. Environ 36’000 hectares de culture de maïs et de haricots ont été détruits.
L’Equateur vit actullement sa plus forte sécheresse depuis quarante ans. Le niveau des réservoirs des centrales hydro-électriques a diminué fortement, obligeant le gouvernement à déclarer l’Etat d’urgence pendant 60 jours dans le secteur et à effectuer de nombreux délestages.
Dans le cadre d’un plan d’urgence, dix camions-citernes de 10 000 à 15 000 litres ont été dépêchés dans les provinces les plus menacées par la sécheresse: Tarija, Chuquisaca, et le sud des provinces de Santa Cruz et de La Paz, selon le ministre de l’Environnement et de l’Eau René Orellana, qui considère le phénomène « El Niño » comme la cause majeure de cette situation d’urgence.
Au Venezuela, le déficit en eau par rapport aux besoins est de 25%, selon le gouvernement, qui a décrété de nombreuses restrictions jusqu’à mai prochain, période qui marque normalement le retour des pluies. Les coupures d’eau peuvent durer jusqu’à 48 heures par semaine.
Le président Hugo Chavez a appelé les Vénézuéliens à prendre des douches rapides de « trois minutes » pour économiser l’eau et de se rendre aux toilettes avec une lampe de poche la nuit pour éviter d’allumer la lumière.
En Bolivie, au moins 11 000 têtes de bétail, en majorité des bovins, ont péri ces dernières semaines dans le sud du pays où 20 000 hectares de cultures, maïs et pommes de terre notamment, ont été perdus, selon les autorités régionales et des sources du secteur agricole.
Au Paraguay, le manque d’eau pourrait concerner 6 000 familles dans la région du Chaco, entre l’Argentine et la Bolivie, avec un impact plus important sur les populations indigènes, ont affirmé les autorités.
En Argentine, 70 000 hectares ont brûlé dans des incendies en quelques semaines comme conséquence de la pire sécheresse en cinquante ans, selon les responsables de deux régions touchées, Cordoba et Catamarca.
Au Pérou, « El Niño » devrait avoir des conséquences moindres, tout comme au Brésil, selon Luiz Melo Mamedes, de l’Institut de Météorologie de Brasilia.
En 1997, « El Niño » avait été particulièrement destructeur pour l’Amérique latine. Dans certains pays, il provoque une sécheresse inhabituelle comme dans les Andes. Dans d’autres des précipitations excessives comme dans les plaines ou forêts.