Le dernier bilan du glissement de terrain qui a eu lieu dimanche à Kupini, l’un des quartiers les plus peuplés de la Paz, fait état de 5000 sinistrés, ce sont plus de 800 foyers qui ont été partiellement ou totalement détruits sous les 80 hectares de terrain qui ont cédé suite aux pluies torrentielles qui s’abattent sur cette région.
Evo Morales, le président de la République, a comparé les conséquences de cette tragédie à celles que pourraient engendrer « un tremblement de terre » en raison des dégâts occasionnés. La capitale bolivienne, La Paz possède une topographie atypique, elle est la capitale la plus haute du monde puisqu’elle se situe à 3 600 m d’altitude, et s’étend sur un dénivelé de plus de 1 000 m entre les quartiers aisés de la zone sud : Florida, la Rinconada, Achumani, ou Aranjuez (3 020 m) et le haut plateau d’El Alto (4 000 m), refuge des classes défavorisées.
Le maire de la Paz, Luis Revilla a déclaré qu’il s’agissait « d’un désastre de grande magnitude, le plus grand enregistré à La Paz en terme de superficie détruite et de personnes affectées, selon les archives ». Pour sa part, le directeur de Communication de la Paz, Edwin Herrera, a indiqué aux médias internationaux que 800 foyers ont été touchés dans neuf quartiers de la localité, 250 parcelles ou maisons ont été totalement détruites et 550 menacent de s’effondrer.
Il a ajouté que 5 000 personnes avaient été évacuées par mesure de précaution car « les mouvements au sol se poursuivent (…) les glissements de terrain sont toujours actifs. Les plus grands mouvements ont lieu dans la zone basse, on enregistre encore de fortes oscillations ».
Les glissements de terrain ont débuté samedi, dans la nuit, dans le quartier de Kupini II en raison des fortes précipitations qui s’abattent depuis le mois de janvier sur le pays et qui ont causé 60 morts. Ces éboulements impressionnants affectent une dizaine de secteurs de la capitale qui ont été placés en « alerte rouge ». Le président Evo Morales, a promis lundi qu’il construirait des maisons pour les sinistrés et que toute l’aide nécessaire serait fournie aux victimes dans les plus brefs délais (vêtements, nourriture…).
Morales a assuré qu’il utiliserait, à ce titre, les 2 millions de dollars qu’il a à sa disposition dans le cadre du Fonds d’Urgence pour venir en aide aux victimes de catastrophes.
« Le gouvernement national fournira des maisons aux familles qui se retrouvent sans-abris (…) Nous n’allons pas vous abandonner, soyez-en certains », a déclaré le chef de l’Etat depuis un abri dressé dans une école de la Paz. A l’occasion de la visite présidentielle, les autorités ont distribué cinq tonnes d’aliments, des couvertures et matelas et du matériel de première nécessité. Des milliers de policiers, militaires, secouristes et bénévoles travaillent sans relâche dans les zones touchées par le glissement de terrain pour sauver ce qui peut l’être, des meubles, de l’électroménager, des effets personnels qui n’ont pas été pris sous les tonnes de boue.
Les inondations en Bolivie ont frappé six départements sur neuf (plus particulièrement Santa Cruz, Cochabamba, Chuquisaca et Tarija), le pays craint que le prochain département à être sévèrement touché soit le Beni, zone qui se trouve à la frontière brésilienne et qui est menacée par de fortes pluies dans les jours à venir.
La Paz, qui abrite le siège du gouvernement et le Parlement se situe sur une faille géologique connue de l’Altiplano andin (plus de 3 000 mètres d’altitude) qui « a déjà provoqué des glissements avant 1930, puis est resté longtemps inactive, et s’est subitement réactivée entre vendredi et samedi« , a expliqué la mairie. Le président bolivien a reconnu que la ville de la Paz était construite sur un sol à 60 % instable, les pluies diluviennes ont donc particulièrement affecté la stabilité du terrain. La Bolivie compte plus de 11 700 sinistrés depuis que les intempéries, attribuées au phénomène météorologique La Niña, ont touché le pays.
Aujourd’hui mardi, les glissements de terrain étaient encore actifs dans six quartiers pauvres de la Paz, a affirmé un représentant de la Gestion des Risques de la Municipalité bolivienne de la Paz, Vladimir Toro tout en précisant que l’instabilité devrait perdurer au moins deux ou trois jours. Pour le moment aucune victime mortelle n’est à déplorer face à ce sinistre de grande ampleur.
Vidéo TeleSURtv du 28 février 2011