Equateur : Le volcan Tungurahua présente un regain d’activité, l’alerte orange est déclarée aux alentours

Le gouvernement de l’Équateur a déclaré, mardi 26 avril, l’alerte orange suite à la réactivation du volcan, Tungurahua (un mot qui signifie « gorge de feu » en langue quechua) situé dans la province homonyme, et a déclaré l’évacuation volontaire des communautés de Cusúa, Bilbao et Chacauco, localisées à proximité de la zone d’activité volcanique. Les individus qui souhaitent abandonner leur domicile seront accueillis dans des centres d’hébergement mis à disposition par les autorités locales, pour le moment peu nombreux sont ceux qui ont décidé de quitter leur foyer. A Cusúa, seules 5 familles, sur les 30 qui y résident, ont volontairement quitté les lieux dans cette zone à risque.

« Cette activité a débuté d’une façon rapide avec toute une série de manifestations dont une déformation des flancs du volcan en raison d’une activité magmatique » a déclaré le directeur de l’Institut Géophysique National, Hugo Yépez, qui a précisé qu’il pourrait y avoir des fissures comme conséquence directe de la pression engendrée par les gaz.

Volcan Tungurahua

Le Tungurahua est qualifié de stratovolcan ou volcan composite, il s’agit est un volcan dont la structure est constituée de l’accumulation de coulées de lave, de tephras et/ou de pyroclastites au cours des différents stades éruptifs. Ils prennent une forme conique à cause de leur lave pâteuse qui s’écoule difficilement, des retombées de cendres et de scories se faisant préférentiellement près de la cheminée volcanique et des dépôts laissés par les coulées pyroclastiques partant du sommet du volcan.

Les colonnes de cendres provoquées par l’éruption du cratère ont atteint hier à 12:45 (heure locale) jusqu’à 12 km d’altitude, ce qui pourrait engendrer des difficultés au niveau du trafic aérien dans les aéroports de Manta et Esmeraldas mais aussi sur les routes de Guayaquil et Salinas, selon des informations communiquées par l’Institut de Géophysique.

La sous-direction de l’Aviation Civile a indiqué que, pour le moment, la seule route aérienne affectée est celle qui relie la ville de Quito à Cuenca, dont les vols ont été déviés vers l’est. Pour le moment, aucun couloir aérien n’a été fermé, même si l’organisme de surveillance ne rejette pas la possibilité de devoir le faire si les émissions de particules se poursuivent. Dans ce contexte, la secrétaire nationale à la Gestion des Risques, María del Pilar Cornejo, a recommandé aux 240 familles qui résident dans les communautés de Cusúa, Bilbao et Chacauco (environ 140 familles y vivent à l’année et 100 de façon itinérante) de quitter provisoirement leurs foyers, bien qu’il ne s’agisse pas pour le moment d’une mesure obligatoire. « Il est très important que la population suive les indications données surtout lorsque la nuit approche car cela rend les procédures d’évacuation plus difficile » a-t-elle expliqué. Hier soir, 48 familles avaient fait le choix de partir selon le journal équatorien « El Comercio », de plus ce regain d’activité survient alors que les cultures étaient prêtes à être récoltées au grand dam des paysans.
Elle a ajouté que les personnes devaient porter des masques et des lunettes pour se protéger des émissions de cendres et de l’impact négatif que cela peut avoir sur leur santé, elle leur a également conseillé de nettoyer régulièrement les toitures et de calfeutrer les fenêtres afin d’éliminer tout dépôt toxique, et surtout elle a invité la population à être attentive aux communiqués informatifs donnés par les autorités.

Population de los Baños

De la même façon, la ministre de l’Education, Gloria Vidal, a annoncé la suspension des cours au niveau de l’école primaire et secondaire dans lesdites communautés. Les classes devraient reprendre le 29 avril, même si cette date est pour le moment provisoire, en effet tout dépendra de l’évolution de l’activité volcanique. Pour sa part, les forces armées ont déployé 480 effectifs en coordination avec le ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, ils sont chargés de protéger le bétail dans la zone, selon des informations données par le journal ‘El Ciudadano’. Le volcan Tungurahua se situe à environ 130 km de la capitale, au sud de Quito, il est l’un des volcans les plus actifs du pays. Sa reprise d’activité date de 1999, depuis le volcan alterne des périodes de grande activité et des périodes de calme. L’année passée il a enregistré 26 poussées explosives.

Selon l’Institut de Géophysique, les émissions de cendres sont actuellement accompagnées d’un rejet d’un magma incandescent, on peut noter également des coulées de lave qui se déversent à flanc de montagne. Le volcan situé à 5 023 mètres altitude au-dessus du niveau de la mer, dans la Cordillère des Andes, il a déjà causé la mort de six personnes entre juin et août 2006. Des milliers d’habitants avaient dû être évacués dont la population de la célèbre ville thermale de Baños, et les dommages sur les cultures, dans cette zone andine, furent considérables.

Au mois de juin 2010, les autorités avaient déjà déclaré l’alerte orange suite à l’éruption du Tungurahua, les fortes échappées de cendres avaient contraint de fermer temporairement l’aéroport international de Guayaquil et avaient engendré la suspension de plusieurs vols.

D’autres volcans équatoriens sont actifs, et en conséquence, dangereux, surtout en raison du caractère imprévisible de leur activité en particulier le Guagua Pinchincha, le Reventador, ou encore le Cotopaxi.

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