Equateur : Le volcan Tungurahua se fait un peu plus menaçant

Environ 25 000 personnes ont été affectées par l’éruption du volcan Tungurahua (à environ 5 016 mètres d’altitude), localisé dans la cordillère royale de l’Equateur, à 140 km de la capitale, Quito, selon des informations émises par le sous-directeur, Felipe Bazán, rattaché au Secrétariat National à la Gestion des Risques. Ce dimanche 1er mai, le volcan a connu un regain d’activité éruptive générant des colonnes de cendres pouvant s’élever jusqu’à 8 km d’altitude, un phénomène qui a, en toute logique, atteint les populations proches du Tungurahua. Face à la situation, le secrétariat rattaché à la Gestion des Risques a envoyé dès lundi 1 400 rations alimentaires aux populations des provinces de Tungurahua, Chimborazo, et Bolívar.

« Avec cet envoi, estimé à 130 000 $, nous avons réparti jusqu’à aujourd’hui environ 4 400 paquets pesant respectivement 22 kilos et qui comprennent des produits de subsistance basiques comme du riz, des haricots et de l’huile, des aliments qui doivent permettre à une famille de cinq personnes de tenir huit jours avec ces réserves » a signalé Bazán.

Depuis le 26 avril, le gouvernement de l’Equateur a émis une alerte orange suite à l’éruption du volcan, deux jours plus tard, il prit la décision de modifier la trajectoire de certains couloirs aériens nationaux, une décision qui a contraint les avions qui se dirigeaient vers le sud « à dévier jusqu’à la côte où la région amazonienne » comme l’a expliqué à ce moment-là, la secrétaire à la Gestion des Risques, María del Pilar Cornejo.

Le ministère de l’Agriculture et de l’Elevage a fait parvenir aux populations affectées par la chute des cendres, des aliments pour le bétail afin de compenser les pertes dues à l’émission de cendres sur les zones de pâture. Bazán a affirmé que les autorités répondaient aux nécessités de plus de 50 % de la population affectée et a assuré qu’elle pourrait répondre aux besoins de la population tout entière si cette intervention s’avérait nécessaire. Il a précisé que l’aide humanitaire se justifiait et qu’il y avait des besoins, sans pour autant considérer comme nécessaire la mise en place de l’Etat d’exception.

L’Institut Géophysique de l’Ecole Polytechnique Nationale a informé que l’activité du volcan était en constante augmentation et qu’il pourrait y avoir une intense chute de cendres sur une période minimum de trois semaines, cette activité pourrait également s’accompagner de rejets pyroclastiques comme ce fut le cas en 2006. La vulcanologue de l’institut géophysique, Silvana Hidalgo, a précisé « que ces choses n’étaient pas prévisibles à court terme ». Dans la région une coordination entre les Forces Armées et la Police Nationale a d’ores et déjà été mise en place, épaulée par l’Unité de Risque dans les transports et les Travaux Publics au cas où le niveau d’alerte augmenterait et que, par conséquent, les populations devraient être évacuées le plus vite possible.

Depuis le 3 mai, les émissions de gaz et de cendres ont quelque peu diminué même si elles restent très importantes et que le vent les porte un peu plus au sud, c’est-à-dire jusqu’aux populations de Bilbao, Cotaló, Cahuají, Chonglontús, El Manzano et Puela. Heureusement les précipitations survenues lundi dans la nuit ont permis d’alléger un peu les craintes des agriculteurs, ainsi que celle des parents qui envoient leurs enfants à l’école.
Le maire de Pelileo, Manuel Caizabanda a informé la population sur sa décision de faire reprendre l’école aux élèves du primaire et aux collégiens y compris dans des zones où la cendre tombe encore, comme à Cotaló. Seuls les établissements scolaires situés dans des zones à forte concentration de cendres volcaniques sont restés fermés comme à Shaushi ou encore à El Llimpe.

En raison du volume de cendre expulsé par le Colosse, surnommé aussi « Gorge de feu », lors de son pic d’activité compris entre le 29 avril et le 1er mai, des scientifiques de l’Institut français de Recherche pour le Develeppoment (IRD) et l’Institut Géophysique équatorien, en ont conclu qu’il s’agissait du processus éruptif le plus fort enregistré sur le Tungurahua depuis la reprise d’activité débutée en 1999. Ce sont entre 1,6 et 3 millions de mètres cubes de cendres qui ont été relevés dans la zone de Cahuají Bajo, située au sud-ouest de la montagne (province de Chimborazo), un tapis de cendre dont l’ épaisseur maximale a été estimée à 15,5 mm.

A l’heure actuelle, les systèmes de vigilance sismique et géodésique (déformation du cône) « continuent de montrer des signes évidents de surpression à l’intérieur du volcan ».

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