Environ une vingtaine d’enfants indigènes appartenant aux communautés ticuna, yucuna et yagua évoluant dans le département de Amazonas, en Colombie, ont été en contact pour la première fois avec un ordinateur portable, une nouvelle expérience pour ces enfants qui n’ont guère accès à des services basiques comme l’accès aux soins de santé, à l’eau potable ou encore à l’électricité.
Ces adorables bambins aux yeux pétillants qui résident dans des zones les plus reculées d’Amazonie colombienne ont découvert émerveillé ce qu’est un ordinateur, une souris, ou encore un clavier qui leur permet de communiquer en espagnol mais aussi dans leur langue native. Cette intromission dans le monde des nouvelles technologies a eu lieu dans la joie et la bonne humeur, les sourires illuminant les visages des enfants qui étudient dans de petites salles étroites à l’école Toribia Ríos (à 9 kilomètres de la ville de Leticia), où le témoignage de modernité se limite à un simple tableau noir ; l’humidité de forêt tropicale qui les accompagne également jusque dans les salles de classes est même parvenue à ronger leurs pupitres métalliques…
Les premiers ordinateurs portables ont été distribués dans la région le 1er juillet et ont été fournis aux enfants de la forêt dans le cadre de la campagne intitulée » Des ordinateurs au service de l’éducation » ou « Computadores para Educar », un programme mis en place par le ministère des Technologies de l’information et de la Communication, qui depuis 10 ans, remet ces outils pédagogiques à des enfants pauvres du pays afin qu’ils puissent interagir avec d’autres cultures et sortir ainsi de leur isolement.
« Parmi les écoles qui font parti de l’institution San Juan Bosco, Toribia Ríos fait partie des plus pauvres. Pour installer les ordinateurs portables il a fallu reconditionner et réorganiser une salle de classe qui était totalement laissée à l’abandon et la mettre aux normes de sécurité » a déclaré Nelly del Carmen Zamudio, rectrice du groupe scolaire. Paradoxalement, l’électricité ne fonctionne pas façon permanente, elle ne parvient que 2 heures par jour lorsque cela fonctionne. Parfois, les communautés restent des semaines sans lumière et la notion d’Internet reste extrêmement vague dans cette région où la nature s’impose à l’homme. Il y a bien quelques centaines de télévisions par câble qui fleurissent dans les jardins des communautés blanches.
Le jour de la remise des PC, tandis que certains élèves manipulaient les ordinateurs, d’autres avaient opté pour des cours de robotique (avec les pièces électroniques restantes) que le programme propose également afin d’initier les écoliers en sciences et techniques. Eloísa Montes, une petite indigène de 10 ans a déclaré « c’est merveilleux d’avoir un ordinateur, de jouer, de faire des dessins, mais ce que nous voulons surtout c’est connaître Internet ». Il s’agira d’un travail à venir effectué par l’entreprise Compartel qui doit garantir le service et la connexion sur la toile, une fois accomplie « cela deviendra le moyen le plus efficace de montrer les produits confectionnés par les populations autochtones et dévoiler leurs traditions ancestrales » a expliqué le vice-ministre des Technologies de l’information et des Communications, María Carolina Hoyos Turbay, favorable à la diffusion d’internet comme outil de promotion touristique et culturel.
Depuis l’école jusqu’à la route principale, il y a environ quatre heures de marche… Beaucoup d’indigènes à la recherche d’eau potable commencent cette longue traversée pieds nus jusqu’à la route pavée, les voitures n’existent pas, les bicyclettes sont rares et loin du majestueux fleuve amazone, le plus grand au monde, évoluent 500 personnes qui luttent pour obtenir une goutte d’eau potable.
En dix ans, le programme a permis de délivrer 900 équipements informatiques dans toute la région Amazone, un projet qui a bénéficié à 16 047 étudiants de 66 réseaux éducatifs, parmi les populations bénéficiaires, on retrouve celles de El Encanto, La Chorrera, La Pradera, Leticia, Puerto Alegría, Puerto Santander, Tarapacá, ou encore Puerto Nariño. Les équipements informatiques sont fournis par des entreprises colombiennes afin qu’ils soient reconditionnés puis envoyés dans les régions où les besoins sont les plus importants.
Puerto Nariño « crèche naturelle de Colombie » connue pour la luxuriance de ses paysages, se situe à 87 kilomètres de Leticia et abrite en son sein 7 200 habitants « Avec les outils informatiques que nous envoyons à cette municipalité, le Gouvernement National tient ses promesses dans le cadre du Plan Vive Digital d’étendre l’usage des TIC dans les zones les plus vulnérables du pays » a affirmé la vice-ministre du TIC, María Carolina Hoyos.
Pour plus d’informations sur cet engagement, vous pouvez consulter le site http://www.amazonas.gov.co/ ou encore http://www.computadoresparaeducar.gov.co/website/es/