Guatemala : Les autorités s’organisent après le séisme destructeur qui a fait 42 victimes

Un séisme de magnitude 6,2 sur l’échelle ouverte de Richter a secoué dimanche 11 novembre la côte pacifique du Guatemala, une information donnée par l’Institut géologique des États-Unis, cette réplique est survenue quatre jours après qu’un puissant tremblement de terre de 7,2 a frappé le Guatemala faisant 42 morts sur le territoire.

Le séisme s’est manifesté à 22:15 GMT et son épicentre a été localisé à 4 km à l’ouest-sud-ouest de la ville de Champerico et à 180 km de la capitale guatémaltèque, a informé l’USGS. La secousse a été ressentie dans les pays voisins, soit au Salvador et au Mexique. Le centre d’alerte aux tsunamis du Pacifique avait précisé « qu’il n’y avait aucun risque » de déferlante pour le moment.

Il s’agissait de la réplique la plus forte depuis le puissant tremblement de terre qui a touché mercredi dernier la même zone (639 communautés de 104 municipalités) faisant un bilan humain de 42 morts, 22 disparus et 155 blessés. L’Institut national de sismologie, de vulcanologie, de météorologie et d’hydrologie (Insivumhe) a précisé que depuis le tremblement de terre de 7,2 sur l’échelle de Richter, le Guatemala a connu près de 95 répliques, la plupart ressenties dans la zone du désastre.

Le président Otto Pérez Molina

Le président du Guatemala, Otto Pérez Molina, a dévoilé un bilan préliminaire qui fait mention de 42 morts et de plusieurs milliers de sinistrés. Lors d’une réunion avec des ambassadeurs, des fonctionnaires et organismes internationaux accrédités au Guatemala, le chef de l’État a présenté les actions qui seront mises en place par les autorités pour venir en aide à la population sinistrée. Les autorités guatémaltèques ont mis sur pied un programme de reconstruction se fondant sur la réhabilitation des services basiques, des foyers et des édifices publics de premières urgences comme les hôpitaux. Le président et la vice-présidente Roxana Baldetti ont indiqué lors d’une conférence de presse qu’ils remerciaient la communauté internationale pour sa solidarité et sa volonté de soutenir le Guatemala dans cette épreuve. « La situation est compliquée. Rien n’est simple, mais nous allons faire de notre mieux et travailler ardemment pour sortir très vite de ce désastre naturel », a-t-il déclaré devant les journalistes. Les pays amis et plusieurs entités internationales « ont offert la coopération nécessaire » pour aider le pays d’Amérique centrale à dépasser cette crise engendrée par ce tremblement de terre, le plus violent enregistré depuis 1976 lorsqu’une secousse de 7,6 sur l’échelle de Richter avait dévasté le pays faisant plus de 20 000 victimes.

Le chef de l’État a précisé que chaque jour il évaluait à la hausse les dégâts causés par la secousse du 7 novembre mentionnant que près de 10 000 maisons ont été affectées dont 3000 sont aujourd’hui inhabitables, 524 menaçant même de s’écrouler. Près de 150 écoles ont subi des dégâts importants, mais aussi des ponts, des routes et autres infrastructures fortement endommagées. Les plus fortes destructions et le nombre de victimes le plus important ont été enregistrés dans huit départements de la région de l’Altiplano occidental placés en état de « calamités publiques ».

Selon des chiffres émis par la Coordination nationale pour la réduction des catastrophes (Conred), se sont plus d’un million de personnes qui ont été plus ou moins affectées par le phénomène tellurique.

L’ONU est déjà préparée à offrir une assistance aux autorités guatémaltèques pour affronter la crise humanitaire et apporter une aide aux populations frappées de plein fouet par le séisme, a affirmé le porte-parole Martin Nesirky. Ce dernier a souligné que le secrétaire général à l’ONU Ban Ki-moon, « déplorait la perte de vies humaines et les dommages matériels occasionnés sur les maisons et infrastructures par le séisme survenu à proximité de la frontière avec le Mexique » et à ce titre, il a adressé ses sincères condoléances au peuple et au gouvernement guatémaltèque. Pour sa part, le pape Benoît XVI a envoyé un message à Rodolfo Valenzuela Núñez, président de la conférence épiscopale du Guatemala dans lequel il exprime « sa profonde tristesse » face aux évènements qui se sont déroulés dans ce pays « tant aimé ». Plusieurs pays d’Amérique latine ont manifesté leur soutien au Guatemala parmi lesquels la Colombie, le Mexique, ou encore l’Équateur ainsi que l’Organisation des états américains (OEA). L’Espagne a aussi exprimé sa tristesse et a offert immédiatement son aide pour pallier l’urgence humanitaire. Le secrétaire d’État espagnol à la coopération internationale, Jesús Gracia, a mentionné la disposition de l’Espagne a envoyé une aide humanitaire d’urgence au moyen du centre logistique basé au Panama. Depuis 2008, l’Espagne possède en effet une base logistique au Panama qui dispose en permanence d’un avion ayant pour capacité de mobiliser en quelques heures jusqu’à 22 t de matériel, ont rappelé des sources diplomatiques. Les États-Unis, via l’ambassade de Guatemala, prévoient de débloquer une aide immédiate de 50 000 $ pour subvenir aux besoins les plus urgents comme l’approvisionnement en eau potable, en combustibles et en couvertures, a informé la porte-parole du département d’État, Victoria Nuland.

Le Ministère des Affaires étrangères français s’est également exprimé sur ce désastre : « C’est avec une vive émotion que nous avons pris connaissance du très violent séisme (7,2 sur l’échelle de Richter) qui a frappé hier l’ouest du Guatemala, dans la région de San Marcos et qui, selon un bilan encore provisoire, a fait plusieurs dizaines de morts, de nombreux blessés et de graves dégâts. Face aux effets dévastateurs de cette épreuve qui touche le Guatemala, la France exprime ses sincères condoléances aux familles des victimes et toute sa solidarité au peuple et aux autorités guatémaltèques, qui vivent des heures particulièrement difficiles. Le ministère des Affaires étrangères, en liaison étroite avec l’ambassade de France au Guatemala, suit la situation avec attention. À ce stade, il n’y aurait aucune victime française. Avec ses partenaires de l’Union européenne, la France se tient prête à examiner les demandes d’assistance du Guatemala. »

Le tremblement de terre du 7 novembre a fait plus de 20 000 sinistrés, près de 1,29 million d’individus affectés, a endommagé 10 000 foyers et a nécessité l’évacuation de plus de 18 000 personnes dont 7 218 reçoivent une attention dans les 61 centres d’hébergement installés dans les départements de San Marcos, Quiché et Quetzaltenango.

Haïti, victime en 2010 d’un terrible tremblement de terre qui a coûté la vie à 300 000 personnes et fait plus de 1,5 million de sinistrés (aujourd’hui encore ce sont 400 000 personnes qui vivent dans des campements de fortune) a manifesté sa profonde solidarité avec le peuple du Guatemala « après avoir été victime d’un désastre naturel, le peuple haïtien ressent une solidarité toute particulière avec le peuple et le gouvernement du Guatemala », a déclaré depuis les Caraïbes le président haïtien Michel Martelly.

Le président à San Marcos

Le président du Guatemala Otto Pérez Molina et sa vice-présidente ont prévu de visiter aujourd’hui (13 novembre), séparément, les zones les plus touchées par la catastrophe. D’autres fonctionnaires se rendront dans les zones impactées par le séisme pour s’informer de la mise en place de l’aide humanitaire et du processus de reconstruction. Hier, le chef de l’État a demandé qu’une équipe de spécialistes de l’ONU soit dépêchée sur place pour évaluer avec précision les dommages occasionnés. Le gouvernement a déclaré l’état de calamités dans huit de ses 22 départements : San Marcos, Quetzaltenango, Quiché, Sololá, Huehuetenango, Totonicapán, Retalhuleu et Suchitepéquez. Une telle mesure implique une surveillance accrue des zones concernées durant 30 jours afin d’éviter et de réduire le plus possible les impacts liés à une telle catastrophe comme le souligne l’Article 15 de la Loi sur l’ordre public.

Aujourd’hui la population est sur le qui-vive craignant qu’une autre secousse dévastatrice ne vienne les frapper à nouveau menaçant des infrastructures déjà chancelantes.

L’Amérique centrale d’une façon générale présente un gros risque sismique, le territoire du Guatemala plus particulièrement puisqu’il se localise au-dessus de trois plaques tectoniques qui se télescopent:  celle des Caraïbes,  celle de Cocos et la Nord-américaine, ce qui augmente le danger.

(Aline Timbert)

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