L’alerte au tsunami, activée après le séisme de 8,2 sur l’échelle ouverte de Richter survenu dans le nord du pays dans la soirée de mardi à 20 h 46 (heure locale), a été levée dans l’ensemble du pays. Ce fut d’abord le cas dans les villes d’Antofagasta et Valparaiso, puis dans les régions du nord les plus sévèrement touchées, à savoir Arica et Iquique.
« L’alerte au tsunami dans les villes d’Antofagasta et Valparaiso n’est plus d’actualité, cela comprend également l’île Juan Félix et l’archipel de Juan Fernández, mais cela exclut l’île de Pâques », avait informé en premier lieu Rodrigo Peñailillo, ministre de l’Intérieur sous la présidence de Michelle Bachelet dans la nuit de mardi à mercredi.
Puis mercredi matin, les autorités chiliennes ont finalement annoncé « l’alerte au tsunami est levée sur l’ensemble du territoire national. On a évalué les variations d’environ 0,3 m à 1 m au-dessus du niveau de la mer à Arica, Pisagua, Iquique, Patache, Tocopilla et Mejillones ». Mardi soir, le Honduras et le Pérou avaient également émis des alertes au tsunami. Le Nicaragua avait également activé une zone de surveillance tandis que l’Équateur avait déclaré l’alerte rouge dans l’archipel des Galapagos, à 1000 km du continent, et l’alerte jaune sur les côtes.
900 000 personnes ont quitté dans la nuit leurs foyers suite à l’alerte au tsunami
Plus de 900 000 personnes vivant le long du littoral chilien, sur 3000 km, ont dû être évacuées par mesure de prudence après le violent tremblement de terre qui a secoué cette région d’Amérique du Sud, la perspective d’un tsunami dévastateur n’étant pas exclue. Le service hydrographique et océanographique de l’armée a fini dans un premier temps par lever l’alerte au tsunami le long du littoral pacifique à 4 h (heure locale) à l’exception des localités d’Arica, Pisagua, Iquique, Patache, Mejillones, Tocopilla, île de Pâques, Tomé, Lirquén, Dichato, île Quiriquina, Talcahuano, San Vicente et San Pedro de la Paz, où les habitants avaient été évacués vers des zones sûres (en hauteur). Puis, ce 2 avril, l’ensemble du littoral a été libéré de cette épée de Damoclès pesant sur les habitants.
Le puissant séisme a été suivi de plusieurs répliques, la dernière a été enregistrée à 7 h 18 (heure locale) avec une magnitude de 3,9, l’épicentre était situé à 93 km de Pisagua. Avec le risque de tsunami écarté sur l’ensemble des côtes, les Chiliens ont été invités à regagner tranquillement leurs foyers après plus de 8 heures d’incertitude et d’angoisse.
Le tremblement de terre de 8,2 a été enregistré à 23 h 46 GMT mardi, son épicentre a été localisé dans l’océan Pacifique à 86 km au nord-ouest de la ville de Iquique et à environ 20 km de profondeur, ce qui a entraîné un très léger tsunami (des vagues de 2,26 m ont été enregistrées). Le mouvement tellurique, qui a duré environ 2 minutes, a causé des incendies, des dommages sur les routes et des inondations côtières, une situation qui n’a pas été sans rappeler le puissant séisme enregistré il y a quatre ans et qui avait fait 500 morts.
La panique s’est fait sentir immédiatement parmi les habitants. « Les lampadaires dans les rues ont éclaté, les gens ont couru terrifiés. Après le tremblement de terre, il y a eu plusieurs répliques », a déclaré à l’AFP Veronica Castillo, une résidente de la ville d’Arica.
La présidente du Chili, Michelle Bachelet, récemment investie dans ses fonctions, a décrété une zone de catastrophe dans la zone affectée permettant le déploiement des forces de l’armée et de police pour coordonner sur le terrain l’aide aux populations et permettre le maintien de l’ordre public. En effet, 300 prisonnières (condamnées majoritairement pour trafic de drogue) d’une prison d’Iquique ont profité du tremblement de terre pour s’évader.
6 morts sont à déplorer à cette heure
Le séisme a causé la mort de six personnes, certaines sont décédées suite à des accidents cardiaques probablement engendrés par la peur, tandis que d’autres ont été victimes d’éboulements mortels.
Les classes ont été suspendues alors que l’électricité revient peu à peu dans les principales villes touchées par le séisme, à savoir Arica et Iquique (50 % des foyers ont de nouveau l’électricité à Arica et 30 % à Iquique). Les centres hospitaliers fonctionnent normalement à l’exception des 11 hôpitaux qui avaient dû être évacués en raison de possibles inondations. Les aéroports du nord du pays sont à nouveau opérationnels, et les vols reprennent progressivement depuis la levée de l’alerte.
La mine chilienne Codelco, la plus grande productrice de cuivre au monde, a dû évacuer ses installations côtières après le séisme, toutefois les dégâts sont très limités a confirmé un leader syndical.
Le directeur du bureau national d’urgence, Ricardo Toro, a affirmé que les populations d’Iquique et Arica ont dû affronter des secousses très fortes ne leur permettant pas de rester debout. Le Chili est l’un des pays les plus propices au tremblement de terre au monde, l’activité tellurique a débuté, le 16 mars, avec un séisme de 6,7 qui avait déjà nécessité l’évacuation de 100 000 personnes. Le tremblement de terre le plus fort enregistré au Chili a eu lieu en 1960, avec une magnitude de 9,5. Ce terrible séisme avait alors causé la mort de 5000 personnes.
Franck T