Après le fort séisme survenu le 1er avril 2014 (8,2 sur l’échelle ouverte de Richter) au Chili et les centaines de répliques qui ont suivi mettant à mal les nerfs de la population, c’est au tour des habitants du Nicaragua de trembler dans tous les sens du terme !
En effet, un séisme de 6,2 sur l’échelle de Richter a frappé, jeudi 10 avril, le Nicaragua, les secousses ont laissé la capitale Managua sans électricité et téléphone pendant de nombreuses heures, plusieurs maisons se sont effondrées et le bilan provisoire fait mention d’un mort (une femme de 37 ans décédée d’un arrêt cardiaque) et de 33 blessés (dont trois personnes gravement atteintes).
La terre a bougé avec force à 17 h 27 (23 h 27 GMT) sur les côtes pacifiques du Nicaragua, faisant remonter parmi les habitants des souvenirs douloureux, en effet ils n’ont pas oublié le séisme dévastateur du 23 décembre 1972. D’une magnitude de 6,5, 325 000 habitants de la capitale de ce pays d’Amérique centrale avaient alors subi des dégâts énormes : 80 % des édifices avaient été détruits alors que seulement 4 % des habitations n’avaient subi aucun dommage. Au-delà des pertes matérielles estimées à 1 milliard de dollars, les Nicaraguayens avaient payé un lourd tribut avec 10 000 morts et près de 30 000 blessés.
Le directeur du Système national pour la prévention des risques et des désastres (Sinapred), Guillermo González, a informé que les 33 blessés résident dans les localités de Nagarote et Mateare, là où les secousses ont été les plus violentes.
L’épicentre de ce nouveau mouvement tellurique a été enregistré à environ 20 km au nord de Managua, non loin du volcan Apoyeque, à une profondeur d’environ 10 km, des précisions données par le Centre national d’information sur les tremblements de terre américain. Le séisme a été causé par une faille locale sur la chaîne volcanique du Nicaragua, après cette secousse principale plus de 300 répliques d’intensité modérée à faible ont été enregistrées, l’état d’alerte a aussitôt été déclenché. La réplique la plus forte a atteint 5,4 de magnitude et son épicentre a été localisé à 5 km de profondeur dans le lac de Managua.
À cette heure, l’alerte rouge est encore maintenue, car la possibilité que la terre tremble à nouveau n’est, bien sûr, pas totalement écartée et les édifices ont été bien fragilisés, autant dire qu’un climat d’angoisse règne actuellement au Nicaragua. Ce tremblement de terre a également été ressenti au Costa Rica, au Honduras et au Guatemala.
Le ministère de l’Éducation et le Conseil national des universités ont informé que les classes seraient suspendues aujourd’hui 11 avril dans les départements de Managua et León.
A Nagarote, Mateare et Momotombo ce sont environ 140 maisons qui ont été endommagées, des murs ou encore des toitures se sont effondrés. Après le tremblement de terre qui a duré environ 45 secondes, les autorités ont déclenché l’alerte rouge, fort heureusement les dégâts ne sont en rien comparables à ceux de 1972, car comme a tenu à le préciser le président Ortega, cette fois les failles qui se sont activées ne sont pas celles de Managua, ce qui a permis d’éviter un nouveau drame.
« Le tremblement de terre a causé des dommages sérieux dans différents points du pays, aussi bien à Managua, Mateare, dans la zone de Momotombo et dans d’autres localités où les foyers de plusieurs familles ont été touchés », a affirmé le président de la République, Daniel Ortega, en précisant que les sinistrées seraient aidés dans la reconstruction. Le chef de l’État a également appelé la population à collaborer de façon efficace avec les comités d’urgence pour éviter toute catastrophe, il s’agit de respecter à la lettre les consignes de sécurité.
Selon le dernier rapport préliminaire publié par la porte-parole présidentielle, Rosario Murillo, la secousse principale et les répliques ont causé des dommages plus ou moins graves à quelque 1200 maisons à Managua, Mateare et Nagarote, ville de la province du León voisin. Rosario Murillo a également déclaré que le gouvernement a fait évacuer des habitants de la capitale pour les mettre à l’abri, en effet certains bâtiments endommagés ne sont plus sûrs.
Les régions occidentales du Nicaragua sont situées dans une zone sismique et volcanique très active : la capitale, Managua, traversée de nombreuses failles, a été détruite en 1931 et 1972.
(Aline Timbert)