Les cataractes du site d’Iguazú, enclave naturelle située à la frontière entre le Brésil et l’Argentine en Amérique du Sud, ont enregistré lundi 9 juin, un débit extrêmement élevé avec 46 millions de litres d’eau par seconde, un débit record imputé aux fortes précipitations enregistrées ces derniers jours. Le parc national d’Iguazú, où se situent les précieuses cataractes, a enregistré un volume d’eau record dépassant celui de 1983 avec un débit, cette année-là ,de 35 millions de litres d’eau par seconde, le flux habituel des cataractes est d’environ 1,5 million de litres par seconde selon l’administration du parc.
Les cataractes de la rivière Iguazú, situées entre l’État brésilien du Paraná et la province argentine de Misiones, s’étirent sur 2 700 m et sont caractérisées par 275 chutes d’eau, dont la célèbre « Gorge du diable » avec une chute de 80 m de haut.
L’intendant du parc national, Juan Sergio Bikauskas, a informé dans un communiqué que, depuis lundi, l’accès aux cataractes était fermé pour des raisons de sécurité, en effet de forts courants imputables aux précipitations se forment, « en accord avec le protocole de sécurité établi, et face à l’extraordinaire crue de la rivière Iguazú, nous privilégions la sécurité du visiteur et des travailleurs de la zone cataracte (Area Cataratas)« .
Dans cette région, les pluies intenses ont coûté la vie ces quatre derniers jours à neuf personnes et ont fait plus de 55 000 sinistrés, comme l’a souligné le responsable « l’intensité de cette crue rend nécessaire le déploiement de personnel supplémentaire au sein des parcs nationaux de la zone ».
Les passerelles destinées à admirer les chutes situées à 1360 km au nord-ouest de Buenos Aires ont été fermées pour des raisons évidentes de sécurité, cela comprend l’accès à la célèbre Gorge du diable. Le débit actuel est 33 fois supérieur au débit normal de la rivière, en à peine 24 heures la rivière Iguazú a changé de physionomie, l’eau est devenue plus rouge-marron en raison des pluies de dimanche en provenance des hauts bassins et des coulées de boue que cela engendre.
En effet, hier, les passerelles de la Gorge du diable et de 5 autres circuits, qui se trouvent normalement entre 4 et 5 m au-dessus du niveau habituel, étaient touchées par une eau en effervescence.
Selon des registres officiels, des crues moindres avaient, en 2013, arraché 28 passerelles sur les 99 qui permettent d’approcher la Gorge du diable, l’une des chutes les plus impressionnantes de ce lieu classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Lorsque c’est nécessaire, les responsables du parc rabattent les structures amovibles pour permettre au flux d’eau de s’écouler librement en réduisant la résistance.
La Gorge du diable, un amphithéâtre de basalte, appelé en espagnol « Garganta del diablo » attire particulièrement l’attention. Il y a près de 5 millions d’années, plusieurs coulées de lave du crétacé refroidies ont façonné une série de marches qui, prises d’assaut par des eaux déchaînées, sont devenues quelque 275 chutes qui s’étendent sur plus de 2,7 km à cheval entre deux pays.
Le Parc national de l’Iguazú fait partie, à l’instar de son homologue brésilien le Parc national d’Iguaçu, des sites naturels les plus fascinants, pour des raisons aussi bien visuelles et sonores liées à ses imposantes chutes d’eau qui sont à l’origine d’un bruit assourdissant. Ce site d’exception a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en 1984. Sur une largeur d’environ trois kilomètres, la rivière Iguazú (Iguaçu, en brésilien) chute brusquement de 80 mètres en une série de cataractes. La rivière, qui à juste titre porte le nom indigène de « grande eau », forme un grand arc en forme de fer à cheval au cœur des deux parcs et marque ainsi la frontière entre l’Argentine et le Brésil avant de se jeter dans le très impressionnant fleuve Parana moins de 25 kilomètres en aval du parc.
De gros nuages cotonneux formés de gouttelettes humidifient sans arrêt les nombreuses îles de la rivière et les forêts alentour créant ainsi un microclimat particulièrement humide propice à l’exubérance d’une végétation subtropicale où résident une faune variée et une flore très emblématique : tapirs, fourmiliers géants, singes hurleurs, ocelots, ou encore jaguars et caïmans peuplent les lieux et pas moins de 2 000 espèces de plantes vasculaires ont été répertoriées.
Pour donner un ordre d’idée, les chutes d’Iguazú font plus de deux fois la largeur et, avec 82 m, près de deux fois la hauteur, des chutes du Niagara !
L’impact visuel des chutes est bien sûr considérable, d’ailleurs ce décor exceptionnel a servi plus d’une fois au cinéma (par exemple pour « Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal ». Mais c’est le long-métrage « Mission » sorti en 1986 qui a le mieux rendu hommage à ce lieu en replaçant les chutes dans leur contexte, le réalisateur Roland Joffé a en effet pris le soin d’évoquer l’histoire des missionnaires jésuites et des natifs guarani convertis. Un long-métrage qui a reçu la Palme d’or au Festival de Cannes 1986.
Aujourd’hui l’exubérance d’Iguazú pourrait plus que jamais servir à la démesure d’un décor de cinéma grandeur nature !
(Aline Timbert)
Un texte daté de 2014 pour commenter le niveau d’eau de 2022 !
L’article évoque la situation de 2014, pas celle de 2022. Où est le problème ?
Merci pour cette video. Je viens de découvrir ces chutes dont je ne connaissais pas l’existence, parce que mes enfants et petit-enfants y sont en ce moment. Merci encore pour ce formidable panorama que nous offre la nature.