Environ 11 écoles qui avaient fermé leurs portes la semaine dernière en raison de la reprise d’activité du volcan Turrialba, au Costa Rica, ont rouvert depuis hier leur classe. Les institutions ont obtenu l’aval pour accueillir de nouveau les élèves dans les centres éducatifs de Las Abras, Julia Fernández, Unidad Pedagógica Torito, Santa Cruz, La Pastora, Bonilla, Guayabo, Calle Vargas et La Orieta.
Cependant, d’autres établissements scolaires resteront fermés en raison de l’alerte jaune préventive qui reste active dans le district de Santa Cruz (13 communautés concernées).
Les éruptions de cendres du volcan qui se sont produites entre le 28 octobre et le 3 novembre ont atteint une zone de 1000 km². Des données révélées par le Réseau de sismologie nationale de l’université du Costa Rica qui, dans un rapport sur l’activité éruptive a informé que dans la partie haute du volcan l’épaisseur des cendres a été de 2,5 m alors que sur des sites situés à la périphérie comme La Picada et La Silvia, elle a atteint environ 30 cm. Dans des zones reculées comme La Central, située à environ 6 km de distance du cratère, l’épaisseur enregistrée est de 5 cm. Pour les spécialistes en vulcanologie, les cantons les plus affectés par les émissions sont Oreamuno, Alvarado et Turrialba, avec des conséquences notables sur les sols dans les zones de culture et d’élevage.
Les éruptions actuelles sont de moindre ampleur que celles survenues entre 1864 et 1866 lorsque les projections de cendres se sont répandues sue une zone de 3400 km², le double de celle survenue en 2010 qui a concerné une sur deux 500 kilomètres carrés.
Cette nouvelle éruption s’explique, selon les scientifiques, par une augmentation de la pression des gaz dans ce qu’on appelle la chambre magmatique, qui se trouve à l’intérieur du volcan. Les gaz ont rompu le toit de chambre et ont été ainsi libérés avec, simultanément, des projections de petites quantités de magma, des émanations de cendres, de gaz, mais aussi des projections de matériel pyroclastique. L’éruption qui a eu lieu vendredi 31 octobre a généré, en plus de la colonne éruptive, des émanations de gaz et de roches incandescentes, certains blocs de pierre éjectés possédaient un diamètre de 1,5 m et ont parcouru jusqu’à 700 m.
Ces derniers jours, fort heureusement son activité semble diminuer. Vendredi 31 octobre, le volcan a propulsé jusqu’à 15 000 t de dioxyde de soufre, tandis que le flux normal quotidien est estimé à 1000 ou 3000 t. Ces mesures ont été effectuées grâce à des images satellitaires, qui ont permis d’affirmer que cette émission toxique a été le plus importante de l’histoire du volcan, car on rappelle que le dioxyde de soufre est un gaz dangereux qui peut générer entre autres de sérieux problèmes respiratoires.
Le Turrialba, volcan localisé dans le parc national qui porte le même nom, s’est réveillé le 30 octobre dernier, ce qui a poussé les autorités à déclencher le niveau d’alerte jaune. Situé à 70 km à l’est de San José dans la province de Cartago, l’accès au volcan est interdit depuis lors aux touristes. Son activité s’est modérée ces derniers jours, mais la prudence est toujours de mise et il s’agit pour les populations concernées par les émissions de dioxyde de soufre de rester éloignées.
« Le flux maximal de SO2 (dioxyde de soufre) observé le 31 octobre 2014 est le plus haut enregistré dans l’histoire du volcan Turrialba », a souligné un scientifique, ajoutant « des flux de SO2 de cette magnitude ont été observés dans d’autres volcans du monde où l’on trouve un corps de magma en dégazage assez proche de la surface ».
Des experts du réseau de sismologie national ont effectué hier une approche au bord du cratère du volcan, ainsi ils ont pu récolter du matériel appelé « bombe » c’est-à-dire un fragment de lave solidifié d’un diamètre supérieur à 6,4 cm. Ils confirment par ailleurs la baisse d’activité du volcan, mais soulignent que les émissions de gaz et de retombées acides restent d’actualité, sans compter qu’ils ne peuvent prédire son comportement à venir.
Les producteurs de pommes de terre et de choux des hautes terres de Turrialba et Cartago craignent que si les retombées de cendres du volcan Turrialba continuent à atteindre leurs champs semés, les pertes agricoles puissent atteindre des millions.