Les autorités péruviennes peuvent se réjouir, le pays sud-américain compte en effet parmi les six pays d’Amérique latine dont le taux de pauvreté est le plus bas, 1 million de citoyens ont quitté la pauvreté entre 2011 et 2013.
Ce chiffre encourageant a été révélé par l’Institut national de statistiques et d’informatique qui constate que les programmes sociaux mis en place ont permis une meilleure inclusion sociale. La responsable du Fonds monétaire international pour le Pérou (FMI), Ana Corbacho, a souligné les efforts fournis pour réduire les inégalités sur le territoire péruvien, la politique sociale développée ces dernières années a permis la réduction de la pauvreté et de la pauvreté extrême.
« Les résultats obtenus par le Pérou durant ces dernières années sont notables », a tenu à affirmer la fonctionnaire en encourageant les politiques à poursuivre sur cette voie afin de combattre et éradiquer la pauvreté. La représentante de cet organisme international a tenu à saluer les politiques sociales développées sur le territoire dans le but d’obtenir une meilleure inclusion sociale « on ne peut pas consolider le progrès macro-économique sans l’inclusion sociale », a-t-elle affirmé.
Les bienfaits du programme “Incluir para Crecer” ont été soulignés, il vise à une intégration intégrale des plus fragiles au sein de la société au moyen de cinq axes stratégiques qui se fondent de sur la logique du cycle de vie : nutrition infantile, développement de la petite enfance, développement intégral de l’enfant et de l’adolescent, inclusion économique (à l’âge adulte) et enfin protection des plus de 65 ans.
Les avancées en matière de lutte contre la pauvreté se sont manifestées de façon concrète avec, par exemple, la mise en place de l’allocation minimale Pensión 65 qui permet à chaque adulte de plus de 65 ans, sans ressources, de recevoir une pension mensuelle de 125 soles, ou encore le programme Qali Warma, qui permet à 3 millions d’enfants scolarisés de bénéficier de repas adaptés.
Selon des chiffres officiels, la pauvreté monétaire en zone rurale a diminué de 8,1 points passant de 56,1 % en 2011 à 48 % en 2013 ce qui a permis à 690 000 personnes de ce secteur de quitter la pauvreté. L’accès à l’eau potable s’est répandu sur le territoire, une priorité du gouvernement actuel, aujourd’hui ce sont 86,2 % des foyers qui bénéficient de services basiques, un chiffre qui concerne 64 % des foyers ruraux.
Concernant l’approvisionnement en électricité, source de progrès indéniables, l’Institut national de statistiques indique que 93 % des foyers sont équipés, près de 74 % des foyers ruraux ont accès à l’énergie électrique, atteignant ainsi des niveaux de couverture jamais atteints.
Le défi pour le Pérou est de poursuivre sur cette lancée positive en maintenant un rythme de réduction de la pauvreté constant durant la prochaine décennie, mais force est de constater que la croissance et l’augmentation du PIB bénéficient aux classes les plus pauvres ce qui implique une réduction des inégalités.
Pour le directeur de la Banque centrale de réserve (BCR), Gustavo Yamada, c’est l’alliance de la croissance économique et des politiques sociales qui ont permis d’obtenir des résultats notables entre l’an 2000 et l’année 2013 en matière de réduction de la pauvreté, le taux de pauvreté est ainsi passé de 55 % en 2000 à 23,9 % en 2013. Le Pérou se rapproche ainsi de son objectif pour le millénaire « Objectifs du Millénaire pour le développement » : « Le Pérou est ainsi l’un des pays qui a atteint le fameux objectif du millénaire fixé en 2015 avec deux années d’avance ».
Parmi les huit objectifs fondamentaux lancés par le PNUD : réduire l’extrême pauvreté et la faim, assurer l’éducation primaire pour tous, promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, réduire la mortalité infantile, améliorer la santé maternelle, combattre le VIH, le sida et autres maladies, préserver l’environnement et enfin mettre en place un partenariat mondial pour le développement.
S’il faut saluer les différentes campagnes instaurées pour réduire la pauvreté, il ne faut pas oublier qu’au Pérou 25 % de la population souffre de pauvreté chronique, c’est-à-dire que durant une décennie de croissance économique, leur situation n’a pas évolué. Au Pérou, le seuil de pauvreté en 2012 étaie de 8,6 soles par jour. Les taux de pauvreté chronique en milieu urbain au Pérou sont similaires à ceux observés dans le reste de l’Amérique latine et des Caraïbes, cependant le taux de pauvreté rurale est très haut, les zones les plus touchées sont les Andes et l’Amazonie où l’agriculture de faible productivité domine.
La pauvreté chronique atteint 130 millions d’habitants en Amérique latine et dans les Caraïbes, les personnes concernées vivent alors avec moins de quatre dollars par jour, des chiffres communiqués par la Banque mondiale dans son dernier rapport intitulé « Los Olvidados: Pobreza crónica en América Latina y el Caribe » cependant plus de 70 millions de personnes ont quitté la pauvreté ces dix dernières années, les conséquences de la croissance économique et d’un meilleur marché de l’emploi.
(Aline Timbert)