La violence au Pérou contre les femmes est plus que jamais tristement d’actualité. Dans une étude menée par l’anthropologue Jaris Mujica, en collaboration avec RPP Noticias, qui réunit des informations depuis l’année 2000, 20 viols ont lieu chaque jour dans le pays sud-américain, et 93 pour cent concerne des femmes. La grande majorité des cas (71 %) concernent des individus mineurs. Le Ministère des femmes et des populations vulnérables du Pérou apporte davantage de données en soulignant qu’en 2015, 95 femmes ont été victimes de féminicides et 198 autres ont été victimes de tentatives de meurtre. Au total, 498 femmes ont été tuées depuis 2011.
En 2016, 54 femmes ont d’ores et déjà perdu la vie. En 2013, le pays se plaçait en première place dans les cas confirmés de violence sexuelle dans toute l’Amérique latine, selon l’Organisation mondiale de la Santé
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Selon des statistiques de l’étude pour la Défense des droits de la femme (Demus), 42 % des femmes ont été violées dans leurs maisons ou d’autres espaces considérés comme sûrs, tels que les écoles ou le domicile familial. En outre, dans la plupart des cas, l’agresseur était un parent de la victime et 73 % des femmes en question avaient moins de 18 ans.
Dans une enquête démographique de 2013, il était précisé que 48 % des cas de viol n’étaient pas signalés en raison de la peur, de la honte ou du sentiment de culpabilité.
En 2012, selon le ministère de la femme, 174 cas de féminicide ou tentatives de féminicide ont été enregistrés, en 2015, le chiffre est passé à 293 cas. Selon l’INEI, le Pérou est le premier pays en Amérique latine et le troisième dans le monde en nombre de violences sexuelles (après l’Éthiopie et le Bangladesh), le Pérou apparaît comme un pays sexiste et violent aux yeux de 74 pour cent de personnes sondées par Pulso Perú de Datum .
Cette année, les centres d’urgence ont traité plus de 32 000 cas de violence domestique et sexuelle. 86 pour cent des victimes étaient des femmes et 14 pour cent des hommes.
90% des crimes contre la liberté sexuelle restent impunis au Pérou, bien que seulement 36 % des victimes osent porter plainte.
Au mois d’août dernier, le cardinal Juan Luis Cipriani a provoqué la controverse en affirmant que les viols sur mineures étaient « souvent liés au fait que les jeunes femmes se présentent comme des vitrines, ce qui constitue une provocation ». Des propos qui ont été tenus deux semaines avant la grande manifestation nationale contre la violence faite aux femmes #NiUnaMenos, le 13 août dernier, à Lima.
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Après la vague de critiques, l’archevêque de Lima a émis un communiqué de presse faisant référence à « des interprétations qui ont émergé sur les réseaux sociaux et dans certains médias sur les paroles du Cardinal Juan Luis Cipriani ». À cet égard, il a souligné que « rien ne justifie une agression sur une femme » et que « le cardinal a demandé aux médias de se montrer plus responsables quant à la représentation de l’image des femmes ».
#UnEstadoNoViola#UnEstadoGarantizaJusticiaParaLasVíctimas#NiUnaMenos pic.twitter.com/NSYSTko2GK
— DEMUS (@DemusPeru) August 8, 2016