Bolivie : Les Guarani obtiennent le premier gouvernement autonome indigène, un grand pas pour les natifs

bolivie15092016

Le 8 janvier 2017, le premier gouvernement indigène en Bolivie sera érigé à Charagua, dans le Chaco sous le nom de « Guarani Charagua Iyambae Autonomie ». Le modèle municipal sera abandonné au profit d’une communauté autonome approuvée par référendum, le processus de formation de la nouvelle autonomie a commencé au mois d’aout avec l’élection des autorités administratives régionales du nouveau modèle de gestion adopté.

C’est un groupe ethnique d’origine Guarani qui a été en mesure de former le premier gouvernement indépendant de Bolivie, conformément à la Constitution, dans le but que la communauté soit régie par ses propres coutumes ancestrales sans affecter les normes nationales et régionales du pays sud-américain.

Les peuples autochtones souhaitaient opter pour une nouvelle forme de gouvernement local pour « récupérer leur vision en tant que peuple et nation Guarani » a déclaré le directeur national du ministère des autonomies, le processus a commencé avec la rédaction du statut d’autonomie régionale.

Les Guaranis sont aujourd’hui environ 51 000 au Brésil, répartis dans sept états, ce qui fait d’eux la plus nombreuse population native du pays. De nombreuses autres communautés guarani vivent sur les terres voisines du Paraguay, d’Argentine et de Bolivie.

La constitution de la Bolivie de 2009 garantit aux peuples autochtones la possibilité de former la Autonomía Indígena Originaria Campesina qui garantit l’autodétermination sur leurs territoires, les municipalités ou les régions qu’ils peuplent.

Le vice-ministre, Gonzalo Vargas, a déclaré que les peuples autochtones possèdent un système d’organisation aussi appelé système communautaire, où « les des droits individuels sont subordonnés à la décision collective. »

La commune de Charagua, à la frontière du Paraguay, couvre une superficie de 74 000 km², la plus grande ville de Bolivie, et a une population de plus de 30 000 habitants. Le règlement, qui régit la vie de ces 30 000 habitants prévoit la création de trois organes directeurs: le Collectif (Ñemboati Reta), le législatif (Mborokuai Simbika Iyapoa Reta) et l’exécutif (Tëtarembiokuai Reta) pour un total de 49 représentants élus.

Les peuples autochtones ont bénéficié d’un fort processus d’autonomisation depuis l’arrivée au pouvoir, en 2006, de l’aymara Evo Morales, premier président indigène de la Bolivie depuis la naissance du pays en 1825. Néanmoins, cela n’a pas empêché le chef de l’État et les membres de son gouvernement d’avoir été confrontés à de nombreux conflits avec les indigènes du pays, en particulier en ce qui a concerné le projet routier au sein de la réserve naturelle du Tipnis.

Au moins une douzaine de peuples autochtones veulent accéder dorénavant à des gouvernements autonomes et développent leurs statuts dans cette optique, ils doivent ensuite être approuvés par la Cour constitutionnelle, qui veillera à la conformité avec les normes nationales.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.