C’est Cuba qui a annoncé que l’île accueillera une conférence réunissant les hauts responsables de la santé à travers l’Amérique pour partager les moyens de lutter contre l’épidémie du virus Zika et d’autres maladies transmises par les moustiques tropicaux.
Selon les autorités locales et l’Organisation mondiale de la santé, Cuba a jusqu’ici remarquablement réussi à contenir le virus Zika, avec l’apparition de trois cas locaux seulement et 30 cas importés.
C’est le 20 et 21 octobre que les spécialistes ce réuniront avec l’appui de l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS), a déclaré jeudi 15 septembre le représentant de l’agence sur l’île, Cristian Morales.
Les autorités locales disent que le pays a mis les bouchées doubles pour éradiquer les moustiques qui propagent le virus et que l’ensemble du système de santé a été mobilisé pour éviter toute propagation de la maladie. « L’idée est de partager des expériences sur ce qui a été adopté comme stratégie contre ces maladies au cours des dernières années, en particulier dans le cas de Zika », a affirmé Morales.
Selon les données officielles de l’OPS, entre 2000 et 2014 environ 14,2 millions de cas de dengue ont été confirmés à travers le continent; alors que cette année (jusqu’au mois d’avril), environ 54 000 patients ont été touchés par le chikungunya, et déjà 600 000 cas de Zika ont été enregistrés jusque-là.
Les maladies sont toutes transmises par des moustiques du genre « aedes », avec des taux élevés d’infection dans la région latino-américaine, le gouvernement cubain a intensifié les mesures d’hygiène et autres mesures préventives pour éliminer les foyers de propagation et a instauré un système de surveillance épidémiologique visiblement performant.
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Les moyens de fumigation mis en place de façon précoce dans cette partie des Caraïbes pourraient être copiés dans d’autres pays de la région. La conférence aura lieu le mois prochain et réunira des responsables de la santé en provenance des États-Unis, des Caraïbes et d’Amérique latine.
Des scientifiques brésiliens et britanniques recommandent par ailleurs de se préparer à une «épidémie mondiale» de microcéphalies dans les pays touchés par le virus Zika, une étude qui fournit une preuve supplémentaire de l’existence d’un lien évident entre ce virus et la recrudescence de microcéphalie fœtale.
« Nous devons nous préparer à une épidémie de microcéphalie dans tous les pays connus de transmission autochtone du virus Zika et dans les pays où la transmission peut s’étendre » écrivent les scientifiques en conclusion d’une étude publiée dans la revue médicale The Lancet Infectious Diseases.
L’épidémie actuelle qui sévit en Amérique latine a commencé en 2015, elle affecte essentiellement le Brésil, où 1,5 million de personnes ont été infectées et où 1600 bébés sont nés avec une microcéphalie. À l’heure actuelle, il n’y a aucun traitement ni vaccin.
Cuba est l’un des rares pays de l’hémisphère qui a réussi jusqu’à présent à empêcher une diffusion importante de la maladie qui peut donc avoir des effets très graves sur les femmes enceintes. Le 1er février, la directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Margaret Chan, a déclaré la propagation du virus Zika comme une « urgence mondiale » au vu de l’augmentation des cas de microcéphalie parmi les nouveau-nés dont les mères ont été contaminées par le virus pendant la grossesse.
C’est en 2014 qu’un premier cas de maladie a été relevé sur l’île de Pâques (Chili), et le virus a fini par atteindre le continent, après le Brésil, des cas ont été détectés au Panama, au Paraguay, au Mexique, au Venezuela, au Guatemala, au Salvador, au Suriname et en Colombie… Cependant, il faut préciser que seulement un cas sur cinq infecté par le virus Zika développe des symptômes, et quand ils se manifestent, ils sont généralement bénins : fièvre modérée, apathie, des maux de tête, des douleurs musculaires et articulaires. Le virus peut également donner une conjonctivite, un gonflement des mains et des pieds, ou encore des jambes, une éruption cutanée.
Le virus Zika se transmet à l’être humain par la piqûre d’un moustique infecté du genre Aedes dans les régions tropicales. Ces moustiques piquent plutôt pendant la journée, avec un pic d’activité tôt le matin ainsi qu’en fin d’après-midi et en début de soirée. La transmission du virus Zika par voie sexuelle est également possible. L’OMS enquête actuellement sur d’autres voies de transmission, transfusions sanguines par exemple.
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— Patrick Moulin, Directeur des Soins (@DSirmtCom) September 16, 2016