Les communautés autochtones évoluant dans le bassin de la rivière Maranon (le río Marañón est une rivière du Pérou, qui rejoint le río Ucayali pour former le fleuve Amazone) et Tigre poursuivent leur mouvement de protestation contre les déversements de pétrole enregistrés de façon récurrente dans la région de Loreto. Les Indiens mènent différentes actions pour manifester leur mécontentement, ils n’ont pas hésité à bloquer récemment un bateau transportant des touristes dans la ville de Saramurillo en demandant aux autorités de répondre à leurs sollicitions.
Les indigènes de la province de Loreto – Nauta exigent que les natifs impactés par cette catastrophe écologique soient correctement indemnisés pour le préjudice subi, ils réclament également le changement des pipelines jugés vétustes , et donc peu sûrs, à l’entreprise Petroperú pour que de telles catastrophes ne se répètent plus sur leurs terres.
Au mois de septembre, le ministre de l’Énergie et des Mines, Gonzalo Flores Tamayo, et ministre de l’Environnement Elsa Galarza Contreras, ont effectué une visite d’inspection au km 54, 55 et 213 du gazoduc Nor Peruano dans la région de Loreto, des zones touchées par les déversements de pétrole au cours des derniers mois.
Les ministres ont mené une équipe multi-sectorielle composée du Président du Conseil de Petroperu, Augusto Baertl; et d’autres responsables comme des représentants de l’Osinergmin et de l’OEFA.
Au mois de janvier de cette année un déversement de pétrole au kilomètre 440 de la branche nord dupipeline Nor Peruano a été enregistrée en Amazonas. Au moins l’équivalent de 2 000 barils de pétrole a été déversé dans la zone sinistrée, ce qui a affecté les champs agricoles près de Chiriaco, un affluent de la rivière Maranon située dans le district de la province de la rivière Imaza Bagua.
Le 3 février, un nouvel incident de pipeline sur la branche nord du Nor Peruano sous la direction de Petro-Pérou a été enregistré. Cette fois, les hydrocarbures ont contaminé le centre-ville dans le quartier Mayuriaga, Morona dans la province de DATEM le Marañón, Loreto. Environ mille barils de pétrole ont été versés sur cette zone, une fuite qui a atteint la rivière, puis la rivière Morona, un affluent de la Maranon.
Le 25 juin, des citoyens du district de Barranca de DATEM Marañón à Loreto, a rapporté un troisième déversement de pétrole pointant du doigt Petro-Pérou après plusieurs heures, la société a confirmé dans un communiqué qu’ils avaient déjà déployé un plan d’urgence.
Compañía aseguradora de #Petroperú espera informe final sobre derrames en oleoducto https://t.co/pr4R9UJTPZ
— Diario Correo (@diariocorreo) September 21, 2016
Petro-Pérou a confirmé mercredi 10 août un autre déversement de pétrole en Amazonie. Le déversement est survenu au kilomètre 365 de la section 2 du tronçon Nor Peruano dans le district de Nieva, province de Condorcanqui, région d’Amazonas.
Enfin, le 22 août Petro-Pérou a signalé la détection de fuites de pétrole au kilomètre 54 et 55 dans le district de la province Urarinas de Loreto, dans la région du même nom. Lors de la confirmation de ce cinquième déversement, la société a déclaré qu’elle avait déployé les professionnels spécialisés de la société Inmac pour mettre sur pied un plan d’urgence.
La communauté indigène péruvienne Nouvelle Alliance s’est accordée, moyennement une indemnisation journalière, avec la société d’État Petroperu, à effectuer des opérations de nettoyage de la marée noire dans le nord du Pérou, à Urarinas dans la région amazonienne de Loreto, a rapporté la compagnie pétrolière.
Par ailleurs, d’autres habitants de Loreto poursuivent une grève illimitée en signe de protestation contre les menaces environnementales qui impactent leurs activités (agriculture et pêche), mais aussi leur santé. Les activités ont été paralysées dans le bloc 8 de la zone pétrolière, à l’aéroport de Trompetero et sur les fleuves Corriente, Marañón et Chambira, des blocages décidés par les natifs en guise de représailles.
La selva peruana sufre el sexto derrame de petróleo durante 2016. El agua ya no es apta para el consumo ni la pesca https://t.co/OQ5PBTnuxR
— EL PAÍS (@el_pais) August 24, 2016
Le dirigeant indigène et coordinateur de la Fédération des communautés autochtones de l’Alto Tigre (FECONAT), José Fachin Ruiz a souligné que les villageois ont pris pacifiquement le bloc 8 situé dans la communauté de Saramuro et Saramurillo pour faire entendre leur voix.
Le leader indigène a déclaré plus de 20 000 personnes autochtones sont touchées par la pollution pétrolière, et a donc appelé à la mise en place du système de « surveillance de l’environnement » (“Ley de monitoreo ambiental”), dans le but d’avoir une base technique pour analyser si la contamination a augmentée ou diminué dans la région.
En C.N. Nueva Alianza #Petroperú ha dejado una mancha de 5.000 barriles. Comunarios denuncian en https://t.co/WOKySWkfZr @Barbara_Fraser
— Alerta Amazónica (@AlertaAmazonica) September 12, 2016