Le crime de sorcellerie ne fait visiblement pas partie d’un passé lointain et révolu pour certaines communautés, en effet il est rapporté qu’une femme de 73 ans, de l’ethnie yanesha, a été brûlée vive au cœur de l’Amazonie péruvienne condamnée par ses pairs pour avoir pratiqué la magie noire ! Les faits seraient survenus au sein de la communauté de Shiringamazú Alto, dans le village d’Oxapamapa dans la région de Pasco.
Le crime rappelant les atrocités de l’Inquisition en Europe aurait été commis selon diverses sources ce 20 septembre dans ce lieu isolé et difficile d’accès pour les autorités. L’enquêteur Hugo Mauricio a mis plusieurs jours à se rendre sur place et a fait mention sur place « d’ossements calcinés », des faits relayés dans le quotidien Diario Correo ( http://diariocorreo.pe/edicion/pasco/oxapampa-queman-viva-a-mujer-acusada-de-hechiceria-video-700734/)
« Oui, les indigènes l’ont incinéré. C’était une femme qui, apparemment, était engagée dans des activités de sorcellerie », a déclaré à l’AFP Carlos Perez, le responsable du poste de police du district de Puerto Bermudez dans la province de la région de Oxapampa, Pasco.
La mise à mort a été enregistrée par des témoins avec un téléphone cellulaire et les images étudiées par l’accusation. Dans la vidéo, on voit une femme les mains attachées dans le dos sur un bûché, puis un homme jette de l’essence avant de mettre le feu, la vielle femme hurle alors que les flammes la gagnent, des images terrifiantes dignes d’un film d’épouvante de série B !
Selon les autorités péruviennes, les habitants ont décidé de condamner la femme pour avoir provoqué des crampes abdominales permanentes à plusieurs de ses voisins. Selon les statuts qui gèrent chaque communauté, « il est précisé que toute personne qui se livre à cette activité (la sorcellerie), sa punition est d’être brûlée vive afin que cessent ses méfaits », a déclaré le fonctionnaire. Selon la presse, ce n’est pas la première fois que de telles actions sont enregistrées.
La vielle femme a été condamnée à mort devant par une quarantaine de personnes « en accord de la majorité, nous avons décidé de tuer cette femme », une phrase écrite dans le registre de la communauté que s’est procurée l’agence AP.
L’acte, rédigé et signé par les autorités municipales, indique également que la punition sert « d’exemple à la communauté et à d’autres communautés que ce genre de dommages ne doivent pas avoir lieu. »
La croyance en la sorcellerie peut avoir des effets désastreux, ainsi bon nombre de natifs victimes de lourdes pathologies ne cherchent pas à se faire soigner pensant être victimes d’un mauvais sort, et s’en remettent à des chamans plutôt qu’à des médecins, alors que leur situation sanitaire est parfois critique.
En 2014, une femme indigène de 30 ans appartenant à la communauté de Achu, avait finalement appris qu’elle était atteinte du Sida à un stade avancé, d’hépatite C, et de tuberculose croyant initialement être victime de sorcellerie, elle ne pesait plus que 33 kilos quand elle a jubé bon de faire le déplacement à la capitale, Lima, pour se rendre à l’hôpital.