Pérou : Un conducteur peu précautionneux endommage au volant de son camion les célèbres lignes de Nazca !

Il s’agit d’un haut lieu de l’archéologie péruvienne et de l’une des raretés de l’époque précolombienne qui suscite toujours autant de curiosité parmi les chercheurs, et pourtant les célèbres lignes de Nazca n’échappent pas à la dégradation humaine.

Dernier fait divers en date qui vaut d’évoquer ce précieux patrimoine, on a appris qu’un chauffeur routier peu enclin à respecter les fameuses lignes de Nazca visibles depuis le ciel, a foulé le sol fragile du désert bafouant les panneaux d’avertissement interdisant l’accès et endommageant sur son passage la surface protégée dont trois géoglyphes. Les informations liées à cet incident ont été données par le ministère péruvien de la Culture dans un communiqué, la presse péruvienne se faisant le relais de cette triste mésaventure.

Les gardes de sécurité œuvrant sur le site archéologique « ont arrêté le conducteur et ont porté plainte auprès de la police péruvienne », a précisé le ministère ajoutant « le camion a laissé des traces profondes sur environ 100 mètres ».

Le véhicule est entré dans la pampa dite de Nazca, où des figures géométriques et animales ne peuvent être vues que depuis les airs, samedi dernier à 18h00 (heure locale). Le chauffeur, un travailleur de la compagnie de Transport Pakatnamu SAC, est entré sur le site malgré la signalisation et a causé des dommages sur la surface.

Pour sa défense, le conducteur en question a soutenu qu’il est entré dans la zone parce que son véhicule connaissait des problèmes avec l’un des pneus, par ailleurs, il a allégué qu’il ne connaissait pas le statut protégé de la zone qu’il a traversée.

https://twitter.com/acacirense/status/958552469147148288

Les lignes de Nazca, déclarées en 1994 au Patrimoine de l’Humanité de l’UNESCO, sont des géoglyphes de plus de 2 000 ans représentant des figures géométriques et des animaux perceptibles seulement depuis les airs, une particularité suscitant de multiples théories de la part des scientifiques. La signification de ces dessins gigantesques est toujours une énigme: certains chercheurs les considèrent comme un observatoire astronomique et d’autres comme un calendrier. L’absence de pluie et de vent dans le désert péruvien a protégé ces tracés qui s’étendent sur une superficie de 750 kilomètres carrés de l’érosion pendant des siècles.

L’archéologue Jhony Isla, responsable de la conversation des lignes de Palpa et Nazca, a déclaré à la station de radio Radio Programs du Pérou (RPP) que des cas comme celui-ci « se produisent quotidiennement » :

« Ce qui s’est passé cette fois, c’est qu’il y avait des gens pour filmer la scène et les images ont été diffusées sur les réseaux sociaux, c’est une situation qui se passe constamment, il y a aussi des gens qui jettent leurs ordures là-bas ».

Après l’arrestation du conducteur zélé, identifié comme un homme de 40 ans, le procureur Pavel Ramos a annoncé qu’il demanderait neuf mois de détention préventive. L’homme est accusé de dégradation contre ce patrimoine culturel découvert en 1927, il s’agit du plus grand héritage de la culture Nazca qui s’est développée entre l’an 100 av. J.-C. et l’an 600 de notre ère.

Certains de ces géoglyphes représentent des créatures vivantes, d’autres des végétaux stylisés ou des créatures fantastiques, d’autres encore des figures géométriques de plusieurs kilomètres de long. Les experts estiment qu’elles étaient liées à une fonction rituelle alors que les cultures précolombiennes portaient un grand intérêt à l’observation astronomique.

En 2014, Greenpeace avait aussi défrayé la chronique sur les lignes de Nazca, en effet les activistes écologiques désireux d’attirer l’attention depuis les lignes de Nazca avaient déposé des banderoles au niveau du célèbre hiéroglyphe représentant un colibri. Le ministère de la Culture du Pérou avait alors critiqué cette action en affirmant que les militants s’étaient introduits de façon « illégale et préméditée, et sans la moindre autorisation » dans cette zone intangible inscrite au patrimoine culturel de l’humanité de l’UNESCO.

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