La situation sanitaire reste tendue en Amérique latine et dans la région caraïbe, le nombre de cas de COVID-19 ne cesse d’augmenter. Ce sont d’ores et déjà plus de 7 millions de personnes qui ont contracté la maladie et ce sont 250 000 décès qui ont été enregistrés.
Parmi les pays les plus impactés par la circulation du virus, il y a le Brésil, la Colombie, le Pérou, l’Argentine et le Mexique (ils figurent sur la liste des 10 pays les plus infectés au monde).
L’Organisation panaméricaine de la santé indique que la situation actuelle « n’est pas de bon augure » et le constat est inquiétant, la COVID-19 semble hors de contrôle sur le continent américain et, au cours des six dernières semaines, les décès dans la région ont doublé et le nombre de nouvelles infections s’intensifie.
Cela fait maintenant six mois que le premier cas de coronavirus a été confirmé sur le territoire brésilien, le pays le plus infecté du continent sud-américain et le deuxième au monde derrière les États-Unis.
Pérou, le pays où le coronavirus tue le plus
Avec plus de 28 600 décès, le Pérou a également le taux de létalité par Covid-19 le plus élevé de la région par rapport à son nombre d’habitants.
Face à ce triste constat, le président du Conseil des ministres, Walter Martos, a néanmoins tenu à nuancer les chiffres lors d’un entretien avec le réseau péruvien d’information RPP. Il estime que le Pérou détient certes le taux de mortalité le plus élevé par covid-19, mais il estime aussi que ce bilan humain s’explique par la transparence du gouvernement au moment de dévoiler les chiffres.
«Je ne connais pas d’autre pays, à part le Pérou, qui pendant la pandémie a fait preuve de transparence concernant le nombre de décès pendant la pandémie […] ».
L’infectiologue Ciro Maguiña impute ce taux de mortalité élevé aux défaillances du système de santé péruvien, mais aussi aux comorbidités dont souffrent de nombreux Péruviens et qui augmentent les risques de complications sévères à la Covid-19.
«L’obésité a particulièrement augmenté ces dernières années. Et dans le nord du pays, où le système de santé s’est effondré, il y a aussi beaucoup de diabétiques. Je pense que c’est ce qui fait que nous avons une mortalité si élevée aujourd’hui», confie-t-il.
En fait, sur les 28 600 décès par coronavirus enregistrés jusqu’à présent dans le pays, 85% étaient des personnes obèses, 43% étaient diabétiques et 27% souffraient d’hypertension, selon le ministère de la Santé.
La létalité lié au coronavirus au Pérou s’élève jusqu’à présent à 4,8%, ce qui signifie que quatre personnes sur cent infectées par le virus SRAS-CoV-2 meurent, loin du taux au Mexique, qui est de 10,8 %. Cependant, le taux de mortalité au Mexique est près de la moitié de celui du Pérou, avec 49 décès pour 100 000 habitants.
L’Etat d’urgence perdure jusqu’à fin septembre au Pérou
Face à la crise sanitaire, le pays sud-américain a prolongé l’état d’urgence nationale jusqu’au 30 septembre et a placé en quarantaine certaines des zones les plus touchées du pays.
Au total, près d’un tiers des habitants du pays restent confinés. Le gouvernement a également maintenu la fermeture des frontières et le couvre-feu nocturne en vigueur depuis le 16 mars, et a prolongé l‘ »état d’«urgence sanitaire » de 90 jours, il sera donc en vigueur jusqu’au 7 décembre.
Le Brésil, pays d’Amérique du sud, le plus touché par la Covid-19
Le Brésil est le deuxième pays le plus touché au monde par la pandémie. Le pays de 200 millions d’habitants compte plus de 3,8 millions de cas confirmés à la Covid-19, et plus de 120 000 décès.
La Colombie a répertorié 600 000 cas de coronavirus à ce jour, et ce sont 19 000 personnes qui ont succombé à ce virus respiratoire originaire de Chine.
Au Mexique, près de 591 000 cas de coronavirus ont été enregistrés et près de 63 000 personnes ont perdu la vie.
En Argentine, 401 239 personnes ont été frappées par le SARS–CoV–2 à la date du 30 août 2020. 8401 malades ayant développer des symptômes graves de la maladie sont décédés.
La crise sanitaire impacte grandement l’économie du continent
Les dépenses publiques de santé représentent en moyenne 3,7% du PIB en Amérique latine, loin de l’objectif fixé par l’OPS, à savoir 6%. Dans la région, plus d’un tiers du financement des dépenses de santé (34%) est assuré par les ménages et non par les gouvernements.
La pandémie a également engendré la récession économique la plus marquée de l’histoire de l’Amérique latine et des Caraïbes, avec une contraction de la croissance régionale prévue à 9,1% pour 2020. Ainsi, le niveau du PIB par habitant à la fin de 2020 devrait être équivalent à celui de 2010, ce qui représente un recul d’une décennie, selon la CEPALC.
La pauvreté, quant à elle, devrait croître de 7 points pour concerner plus d’un tiers de la population, soit environ 231 millions de personnes.
Dans le secteur de la santé, en revanche, la pandémie a fortement mis à mal les services de santé de base, y compris les programmes de soins et de prévention pour enrayer certaines maladies comme le VIH et le paludisme. Cette tension sanitaire menace les avancées réalisées au cours des dernières années dans la région.