Connaissez-vous ce drôle de personnage nommé Ekeko qui, en Bolivie, devient une figure incontournable lors des fêtes de fin d’année ?
Ekeko, mais que représente ce drôle de bonhomme dont les effigies s’arrachent comme des petits pains ?
Eh bien, sachez que ce personnage est très apprécié dans ce pays d’Amérique du Sud, il fait même concurrence au père Noël. En effet, depuis de nombreuses années maintenant, les autorités boliviennes mettent en avant cette incarnation de la prospérité au niveau national, mais aussi international.
On se souvient qu’en 2013, le ministre des Affaires étrangères, David Choquehuanca, avait lancé un véritable plaidoyer afin d’inciter la population à ne pas céder pas aux sirènes du père Noël. Le politique avait bien d’autres ambitions, à savoir mettre en avant une figure nationale, porteuse de l’identité bolivienne, Ekeko On évoque aux origines un dieu andin incarnant « l’énergie de l’abondance ».
Comme le soulignait alors David Choquehuanca, Ekeko représente l’énergie de la prospérité, elle se manifeste dans le pays à partir du 21 décembre, le jour du solstice d’été dans l’hémisphère du sud.
« Nous possédons cette énergie de l’abondance, c’est pourquoi nous n’avons jamais ouvert nos portes au père Noël, jamais, nous avons toujours résisté. C’est parce que nous ne lui avons jamais ouvert les portes qu’il entre par la cheminée (…) Cependant, nous avons toujours gardé les portes ouvertes pour notre Ekeko ». Il ajoutait « le père Noël n’est pas ici (au ministère des Affaires étrangères) car nous n’avons pas de cheminée, ici c’est Ekeko, l’énergie de l’abondance ».
Bolivie, Ekeko est un symbole très populaire pour s’attirer la bonne fortune
Et la popularité d’Ekeko reste vive en Bolivie au fil des décennies, et la célébration aura bien lieu cette année à l’occasion de la foire de la Alasita 2022. On parle d’une tradition inscrite au Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO depuis l’année 2017. L’année dernière l’évènement avait dû être annulé pour cause de pandémie, mais l’édition 2022 aura bien lieu, et Ekeko saura bien au cœur des festivités andines.
Dans la mythologie de l’Altiplano, Ekeko est le dieu de l’abondance et de la prospérité dans les Andes péruviennes et en Bolivie. Il est représenté par une poupée, effigie à l’esprit mercantile. En fait, il s’agit d’une expression populaire dans toute la région de l’ancien Tiwanaku.
Chaque année, des milliers de Boliviens rendent hommage à Ekeko et sollicitent ses faveurs avec enthousiasme et ferveur. Ils achètent une figurine de ce petit bonhomme rondouillard, cigare à la bouche, chargé de biens en miniature (maison, voiture, et des billets de banque pleins les poches !). L’effigie de ce « criollo » aux mains pleines est censée apporter l’abondance dans les foyers qui l’abritent, achat d’une maison, d’une voiture, d’électroménagers… Les rêves deviennent réalité grâce à lui.
L‘Ekeko, ainsi que d’autres figures de l’abondance et de la fécondité font désormais partie de la célébration de la foire des Alasitas (en langue aymara, cela signifie « achète-moi »), qui débute tous les 24 janvier et se poursuit sur deux à trois semaines. En fait, il s’agit d’une « célébration aussi importe que Noël, qui est aussi un moyen de rendre hommage à la Pachamama ».
La foire de la Alasita, un évènement incontournable qui se tient à La Paz
La Feria des Alasitas était à l’origine une fête du monde rural que célébraient les paysans pour que les récoltes soient abondantes. Puis, bien plus tardivement, les deux manifestations ont été regroupées en une seule célébration, le 24 janvier.
ALASITA PATRIMONIO INMATERIAL DE LA HUMANIDAD
— Fernando Cajías de la Vega (@CajiasDe) January 23, 2020
En la Festividad de #Alasita, la gran mayoría de l@s paceñ@s realizan rituales religiosos para lograr que se cumplan sus deseos en el año que empieza pic.twitter.com/dcZFsDjO35
Cette date avait été choisie en 1781 par le maire espagnol de La Paz comme jour de fête aux remerciements à la Vierge pour avoir sauvé la ville de l’insurrection indigène de Tupac Katari l’année précédente. On y échangeait des miniatures et c’est, au fur et à mesure, que le personnage de Ekeko a été associé à la fête des Alasitas.
Ekeko a traversé les siècles, symbole de l’identité bolivienne
Sa physionomie a beaucoup évolué au fil du temps. En effet, à l’époque préhispanique il s’agissait d’un petit personnage bossu et nu au phallus disproportionné (symbole de fertilité). De nos jours, il a fait place à un personnage aux traits hispaniques qui assume clairement ses signes extérieurs de richesse. Chez la communauté des kallawayas, il existe toujours une figurine représentant un bossu dénudé.
La représentation de ce « dieu de l’abondance », la plupart du temps réalisée en plâtre, présente par ailleurs une bouche ouverte, où on lui introduit des cigarettes allumées lors des rites qui lui sont consacrés.
☀️ [FIESTA DE ALASITAS] ☀️ Cada 24 de enero se festeja Alasitas y al Ekeko, la deidad de la abundancia. Esta costumbre boliviana se celebra también en localidades argentinas, peruanas y del norte de Chile, como nuestra #Calama y alrededores.#Ekeko #Cultura#Patrimonio pic.twitter.com/q4pArQpjQg
— Revista Altitud (@AltitudRevista) January 24, 2019
Ainsi, il reçoit également des offrandes de coca (feuille emblématique des Andes à valeur rituelle) et de l’alcool. Ces pratiques destinées à établir un lien de réciprocité avec Ekeko qui, bien traité, ragaillardi et enrichi chaque année au moins d’une nouvelle miniature, est censé promettre l’abondance de biens dans la maison qui l’accueille.
De fait, Ekeko, tout comme le père Noël, est attendu avec engouement par les Boliviens pour leur apporter tous les biens tant convoités. Une croyance tout aussi capitaliste que celle des festivités de Noël, mais qui témoigne d’un patrimoine bolivien qui a résisté à l’acculturation engendrée par la Conquête espagnole.
Bonjour
Merci de parler de l’Ekeco
Je suis allé plusieurs fois à la fête des Alasitas
pour moi la méthode Coué version bolivienne
Un évenement cluturel exptionnel
Si vous m’ecrivez je vous mettrai un lien
sur une video de 1h30 sur la petite propriété agricole en Bolivie
et le concept du buen vivir
jallalla
Michel Peyrat
si