Au Mexique, la légende courait, et elle disait vrai. En fait, le mythe d’une ancienne construction séculaire est devenu réalité avec la mise au jour d’un vestige préhispanique par les scientifiques.
Mexique, la légende d’un temple préhispanique au Cerro San Miguel disait vrai !
Selon les traditions orales des peuples indigènes locaux, un temple ancestral, oublié des hommes, se trouvait au sommet de la colline San Miguel.
On parle d’une colline, d’une formation volcanique qui abrite, de nos jours, à sa base une chapelle catholique.
Cependant, malgré la légende persistante sans cesse alimentée, rien n’attestait de son existence jusque-là. En effet, aucune trace archéologique n’avait pu prouver la présence d’un sous-sol pyramidal d’origine préhispanique. Mais, c’est aujourd’hui chose faite !
La chapelle du Cerro San Miguel au Mexique dissimulait des vestiges préhispaniques
L’histoire précoloniale remonte à la surface dans ce village mexicain.
Une équipe d’archéologues a révélé des vestiges de cette ancienne construction, à Atlixco, bourgade mexicaine avec vue sur le célèbre volcan Popocatépetl.
Ces informations ont été données par l‘Institut national d’anthropologie et d’histoire du Mexique (INAH) dans un communiqué officiel en date du 29 septembre (bulletin 640).
En fait, les traces de cet ancien autel sont antérieurs à l’arrivée des conquistadors espagnols au 16e siècle. Elles ont pu être dévoilées lors de travaux de rénovation de la chapelle et des sentiers qui mènent au sommet de la colline.
À cette occasion, des objets datant de plus de 1 000 ans, notamment des outils en pierre, des ornements et des récipients en argile ont été découverts, créant l’émoi de la communauté de chercheurs.
Les scientifiques déclarent que ces artefacts auraient été fabriqués par les Nahuas mésoaméricains qui peuplaient alors cette région avant qu’elle ne soit soumise au joug espagnol et catholique.
Afin de poursuivre leurs fouilles, les archéologues ont creusé au nord de la chapelle un puits. Leur intuition était bonne !
Des objets, mais aussi des constructions témoignent de la présence d’un teocalli préhispanique
Ils ont alors aperçu une fondation réalisée à base de chaux et de sable à une profondeur de 25 centimètres délimité par un mur de pierres collées avec de la boue séchée (la technique de l’adobe).
Cette révélation faite à Atlixco prouve bel et bien l’existence d’un teocalli (un lieu sacré de Mésoamérique) au sommet du Cerro San Miguel. Il a été bâti selon les spécialistes en deux étapes constructives.
Toutefois, des zones d’ombre persistent puisqu’on ignore encore à qui ce temple était dédié. Quel dieu ou roi était honoré en ce lieu ?
La possibilité d’un culte rendu aux divinités mentionnées ci-dessous n’est pas exclue.
- Quetzalcóatl (le Dieu Serpent) ;
- Talloc (Dieu de l’eau et de la pluie) ;
- Macuilxóchitl (dieu de la danse, des jeux et de la musique).
En effet, il faut savoir que ces trois noms indigènes étaient des dieux majeurs du panthéon religieux de Mésoamérique.
Les scientifiques, qui se consacrent aux excavations, espèrent découvrir d’autres éléments susceptibles de leur conférer de nouveaux détails historiques précieux.
A quel dieu précolombien ce temple mexicain faisait-il référence ?
Ainsi, ils espèrent percer d’autres secrets et répondre à la question suivante : quelle était la divinité à l’origine de ce culte mené en altitude ?
Une chose est sûre, cette découverte renforce le patrimoine identitaire des communautés natives de la région. Par ailleurs, cela témoigne que certaines légendes s’appuient bien sur des fondations concrètes.
Depuis 400 ans, la population atlixquense défend sa version de l’histoire devant ce lieu de culte devenu un symbole du catholicisme, un édifice dédié à l’archange San Miguel.
Voilà encore un témoignage du fort syncrétisme dans ce pays où la colonisation espagnole n’est pas parvenue à anéantir les traces d’un passé florissant.
Une histoire indigène qui a survécu à la colonisation espagnole
Vestiges du passé et traditions orales, transmises de génération en génération, font encore vivre cette culture précolombienne.
Aujourd’hui, il nous reste notre imagination…
Cette vision unique d’une infrastructure perchée en lieu et place de l’actuelle chapelle vice-royale sur les hauteurs du Cerro de San Miguel, où la communauté Cuauhquechollan de Puebla pratiquait ses rites avec le colosse de feu en arrière plan : le volcan actif Popocatépetl.