L’Équateur est un pays d’Amérique du Sud doté d’une riche diversité culturelle et d’une histoire fascinante. L’une des traditions les plus emblématiques de ce pays est la « Fête des Morts », une célébration profondément enracinée dans la culture équatorienne.
Dans cet article, nous allons plonger dans les origines, les rituels, et l’atmosphère vibrante de cette fête unique, qui mélange habilement le profane et le sacré.
El Día de Muertos en Equateur, le syncrétisme religieux s’exprime
Dans les cultures du monde entier, certaines dates sont destinées à commémorer les morts et à célébrer leur mémoire.
Pour l‘Église catholique romaine, le 2 novembre correspond à la Commémoration des fidèles défunts, célébration des morts par des messes, en particulier pour les défunts de l’année écoulée.
La culture andine, et en particulier la culture quechua, en Équateur et au Pérou, on célébrait le « Ayar Marca » (le mois des morts). Or, cette évènement coïncide avec la fête catholique. De là, est né un bel exemple d’un syncrétisme !
Sur tout le territoire équatorien, il y a une grande variété de coutumes, de croyances et de manières de commémorer la famille et les amis qui ont perdu la vie.
Plusieurs études mentionnent que le culte des morts est une pratique des ancêtres précédant l’arrivée des conquistadors qui se tenait fin octobre au moment de l’équinoxe.
Chaque communauté du pays sud-américain a ses propres traditions et croyances, en accord avec ses racines et sa vision du monde aussi appelée cosmogonie.
Certains considèrent que les natifs équatoriens ont adopté cette coutume avec l’évangélisation imposée par la Couronne d’Espagne pendant la Conquête. On peut néanmoins constater que le rite varie selon les communautés.
Dans certains cas, la nuit avant le 2 novembre, les indigènes viennent se recueillir sur les tombes afin de partager la journée avec les défunts.
En Équateur, la préparation des repas est également une façon, on le constate encore aujourd’hui, de préserver et faire perdurer la culture vivante de leurs communautés ancestrales.
Des traditions alimentaires rythment la célébration de la fête des morts en Equateur !
Ainsi, la préparation d’une boisson appelée Colada morada est une tradition unique des peuples autochtones d’Équateur. Les habitants préparent cette boisson pour le 2 novembre afin de commémorer la Journée des Morts.
En fait, la Colada morada est une boisson pouvant être consommée froide ou chaude contenant des ingrédients typiques des hauts plateaux équatoriens :
- farine de maïs violet ;
- cannelle ;
- fruits comme les mûres et myrtilles.
Cette boisson typique à la couleur pourpre est savourée avec des petites brioches appelées « guaguas de pan ». Ces « bébés en pain », décorées d’un glaçage et de pépites colorés, représentent le défunt, et parfois ils sont remplis de garnitures sucrées comme de la confiture ou du caramel.
En fait, leur forme évoque des bébés emmaillotés, sont les éléments centraux de la célébration, bien que les historiens diffèrent pour expliquer leur symbolisme et leur origine.
Les communautés autochtones de la région andine, en particulier dans les zones rurales, y compris dans la province de Tungurahua consomment ces aliments au cimetière, ce qui permet de sceller les retrouvailles avec ceux qui s’en sont allés.
En fait, pour les habitants de la côte, el Día de los Difuntos, marque une date permettant de maintenir les traditions religieuses autochtones évoquant ceux qui ont entrepris leur voyage vers l’éternité.
Dans les cimetières de Guayaquil et d’autres zones rurales de la province de Guayas, les familles affluent avec des musiciens et des mariachis qui chantent la sérénade au défunt.
Par ailleurs, s’ils n’ont pas les moyens de louer leurs services, ils viennent avec une radio pour mettre de la musique au défunt.
Par conséquent, ce qui rend la Fête des Morts en Équateur si unique, c’est la fusion des croyances autochtones et catholiques.
Les Équatoriens croient en l’existence d’une relation continue entre les vivants et les morts. De fait, ils considèrent cette période comme une occasion de communiquer avec les âmes des défunts, de partager des souvenirs, et d’exprimer leur amour et leur respect.
Les traditions du Día de Muertos peuvent différer selon les régions en Equateur
Les proches affluent vers les cimetières avec des bougies pour éclairer les tombes.
Ainsi, les communautés autochtones ont l’habitude d’apporter des vivres. A Shiramentsa, la communauté Shuar Morona Santiago, par exemple, déguste la chicha, une boisson à base de maïs fermenté.
Les repas pour ce jour spécial sont variés en Equateur.
Par exemple, à Ibarra (Imbabura), en plus de la traditionnelle colada morada y guaguas de pan, on porte un plat à base de poulet, cochon d’Inde, des œufs et des haricots.
Enfin, à Pucayacu Pastaza, les communautés andoa et kichwa consomment de la viande de tapir rôtie.
Si vous avez l’occasion de visiter l’Équateur en novembre, ne manquez pas l’opportunité de participer à cette expérience unique, car elle vous laissera une impression durable de la manière dont une nation peut transformer la mort en une célébration de la vie. .