ONU : l’enquête sur les violations des droits de l’Homme au Venezuela se poursuit

Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a décidé de prolonger pour deux ans le mandat de la Mission Internationale Indépendante d’Établissement des Faits sur le Venezuela, une démarche essentielle dans la lutte contre l’impunité des responsables de violations des droits humains dans le pays sud-américain.

Plus précisément, cette mission a été mise en place en 2019 pour enquêter sur des crimes graves, tels que les exécutions extrajudiciaires, les disparitions forcées, les arrestations arbitraires et la torture, qui auraient eu lieu depuis 2014.

Le mandat du président Maduro renouvelé malgré les oppositions

Ainsi, le 11 octobre 2024, le Conseil a adopté une résolution, portée y compris par plusieurs pays de la région (dont l’Argentine, le Chili, l’Équateur, et l’Uruguay), pour prolonger cette mission, malgré l’opposition de certains États parmi lesquels Cuba, la Russie et la Biélorussie.

En effet, ces derniers avaient soumis des amendements qui, s’ils avaient été validés, auraient affaibli la mission et réduit la capacité de l’ONU à surveiller les violations des droits de l’Homme au Venezuela. Finalement, la résolution a été adoptée avec 23 voix, 6 contre (Algérie, Chine, Cuba, Érythrée, Soudan et Vietnam) et 18 abstentions, ce qui montre une inquiétude croissante au niveau international face à la dégradation de la situation dans le pays.

L’une des priorités de la mission est d’enquêter sur la répression qui a suivi les élections présidentielles de juillet 2024. En effet, le processus électoral a été marqué par des violences commises par les forces de sécurité et des groupes armés favorables au gouvernement, connus sous le nom de « collectifs » ».

Le Conseil a exprimé sa préoccupation concernant « l’aggravation des violations des droits humains et les restrictions croissantes de l’espace civique et démocratique », en particulier pendant cette période électorale.

Les violations des droits humains au Venezuela continuent d'inquiéter l'ONU, qui prolonge son enquête malgré l'opposition de plusieurs États.
L’ONU prolonge son enquête sur la répression et les violations des droits au Venezuela

Un climat de répression exacerbé après les élections au Venezuela 2024

Les élections du 28 juillet 2024, au cours desquelles un grand nombre de Vénézuéliens se sont exprimés dans les urnes, ont été entachées de nombreuses irrégularités et de violations des droits. Bien que le Conseil National Électoral ait annoncé la réélection de Nicolas Maduro, cette proclamation a été vivement contestée par des observateurs internationaux et une partie de la population.

Ce résultat a engendré des manifestations, majoritairement pacifiques. Cependant, les forces de sécurité ont répondu par une répression brutale. Ainsi, des centaines de personnes ont été arrêtées, et des dizaines de manifestants ont été tués, y compris par des « collectifs » armés.

En septembre, la Mission d’établissement des faits a publié un rapport affirmant que le gouvernement vénézuélien avait intensifié sa répression post-électorale, exacerbant un climat de peur généralisé au Venezuela. Par ailleurs, le rapport indiquait que certains abus pourraient être qualifiés de crimes contre l’humanité, poursuivant une tendance mentionnée dans les rapports précédents.

Un appel à la justice au Venezuela et une mobilisation internationale pour la protection des droits

La Mission a souligné la responsabilité pénale des hauts responsables du gouvernement, ainsi que des forces de sécurité et des services de renseignement dans ces actes.

La résolution du Conseil des droits de l’homme envoie un message au gouvernement de Maduro : les violations des droits humains ne resteront pas impunies.

Le soutien international, y compris celui des États-Unis et de l’Union européenne, est crucial pour maintenir la pression sur le régime, tout comme la coopération avec la Cour pénale internationale qui mène une enquête sur les crimes commis au Venezuela. Par ailleurs, il est essentiel de fournir une protection adéquate aux Vénézuéliens qui fuient leur pays, conformément aux normes internationales.

De plus, des dirigeants régionaux, tels que Gustavo Petro en Colombie et Luíz Inácio Lula da Silva au Brésil, ont un rôle clé à jouer en poursuivant leurs efforts diplomatiques pour encourager une solution pacifique respectueuse des droits humains et de la volonté du peuple vénézuélien.

Des emprisonnements arbitraires et massifs dénoncés

Selon des rapports d’organisations de défense des droits humains, plus de 1 260 personnes, dont 160 femmes, ont été arrêtées après les élections au Venezuela.

La majorité des arrestations ont eu lieu dans le District de la Capitale (18 %), suivi des États de Carabobo (16 %) et Anzoátegui (9 %). Le Procureur Général de la République a rapporté un nombre encore plus élevé, indiquant que 2 200 personnes avaient été arrêtées de manière arbitraire, qualifiées de « terroristes ».

Ces arrestations concernent des dirigeants, membres de partis politiques, journalistes et défenseurs des droits humains perçus comme des opposants au gouvernement. En fait, de nombreux détenus avaient simplement exprimé leur rejet des résultats électoraux via des manifestations ou des publications sur les réseaux sociaux. Ils ont été par la suite été arrêtés à leur domicile.

Arrestation de mineurs au Venezuela


Les experts ont également signalé l’arrestation de plus de 100 mineurs, inculpés des mêmes crimes graves que les adultes. Ces enfants et adolescents n’ont pas bénéficié de la présence d’un représentant légal ou de leurs tuteurs pendant les procédures judiciaires. La mission a souligné la nécessité de respecter strictement les normes internationales protégeant les droits des enfants en détention.

Détentions arbitraires au Venezuela


Les experts affirment que ces arrestations sont arbitraires, violant le droit à un procès équitable et laissant les victimes sans recours juridique.

Ils ont dénoncé des audiences virtuelles expéditives, souvent exercées à Caracas même lorsque les faits se sont produits ailleurs, ainsi que des accusations sans fondement de terrorisme ou de complot, avec des informations tardives ou incomplètes fournies aux familles des détenus. La communauté internationale affirme que les autorités doivent libérer immédiatement les personnes détenues dans ces conditions et respecter les normes internationales concernant les droits des détenus et le processus judiciaire.

Le rôle de la communauté internationale dans la crise politique vénézuélienne

Le régime vénézuélien, droit dans ses bottes, a vivement critiqué la Mission, en la qualifiant de « méprisable » et « honteuse ».

Selon le gouvernement de Caracas, cette initiative représente « un exemple flagrant de la dérive des institutions du Système des Nations Unies », qu’il accuse d’être devenus « des outils de coercition et de chantage envers les peuples et les gouvernements souverains ».

Le mois dernier, Marta Valiñas, présidente de la mission internationale d’enquête, a publié un rapport dénonçant « l’intensification de la répression d’État » au Venezuela, poursuivant des schémas déjà observés. En fait, selon elle, cette répression, par son ampleur et sa systématicité, constitue une grave atteinte aux droits fondamentaux des citoyens vénézuéliens.

La réponse du gouvernement vénézuélien n’a pas tardé. Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères à Caracas a qualifié la résolution de « provocante et illégitime ».

Parallèlement, le Tribunal Suprême de Justice du Venezuela a rejeté le recours présenté par le candidat de l’opposition, Enrique Márquez, candidat aux résultats de l’élection présidentielle en faveur de Maduro.

Un rôle essentiel alors que les dérives du gouvernement vénézuélien se multiplient

La prolongation du mandat de la Mission Internationale Indépendante d’Établissement des Faits sur le Venezuela témoigne de l’urgence de la situation et de la nécessité de rendre justice aux victimes de ces abus.

Alors que la crise au Venezuela s’aggrave, l’implication de la communauté internationale est cruciale pour garantir que les responsables de ces violations répondent de leurs actes devant la justice internationale.

Un commentaire

  1. J’ai voyagé en bus de Maracaibo a valencia de nuit ont a été arrêté septembre fois dans la nuit descendre de bus fouille a corps plus les bagages le seul a passeport français moi. Il m’ont demandé de l’argent pour pouvoir continuer le voyage que je n’ais pas donner pas mon genre

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