Dimanche, deux villes latino-américaines ont été élues parmi les sept nouvelles villes « Merveilles du monde » dans le cadre de l’initiative New7Wonders, il s’agit de La Havane à Cuba, et de La Paz en Bolivie. Le président de la fondation organisatrice, Bernard Weber, a lui-même annoncé les résultats et a donc fait mention des cinq autres villes gagnantes à savoir : Beyrouth, Doha, Durban, Kuala Lumpur et Vigan.
L’élection qui a duré deux ans (marquée par différentes phases éliminatoires) a eu lieu à partir « de plus de 1200 candidatures de 220 pays différents » alors que « pour la première fois dans l’histoire de l’humanité plus de la moitié de la population de notre planète réside dans des villes ».
Les sept nouvelles villes « Merveilles », constituent le troisième vote impulsé par l’entité New7Wonders, qui avait déjà annoncé antérieurement les sept monuments et les sept lieux naturels les plus marquants de la planète choisis par les internautes. Parmi les villes en lice qui n’ont pas été élues, on peut mentionner Barcelone (Espagne), Quito (Équateur), Reikiavik (Islande), Chicago (États-Unis) Londres (Angleterre) ou encore Perth (Australie).
« Je souhaiterais remercier tous ceux qui ont permis de promouvoir la campagne New7Wonders depuis sa création en 2011. Nous avons commencé avec 1200 candidatures de 220 pays différents et voici les sept villes qui représentent la diversité globale de la société urbaine. Pour la première fois dans l’histoire humaine, plus de la moitié de la population de notre planète vit dans des villes, et ceux de souligner le caractère radicalement ambitieux de notre monde en mutation », a affirmé Bernard Weber, homme d’affaires et millionnaire suisse.
Le président de la Bolivie, Evo Morales, a déjà souligné que l’élection de La Paz comme une ville-merveille à l’initiative de la fondation reconnaît sa culture et sa topographie particulière à 3 600 m d’altitude au-dessus du niveau de la mer.
« Il s’agit d’une reconnaissance de la culture d’une ville de l’Altiplano, de la culture de la générosité et de l’hospitalité de sa population, mais aussi de la culture et de la topographie de La Paz », a affirmé le chef de l’État.
« Je suis très content et très heureux, c’est une grande nouvelle pour La Paz et le pays, c’est la récompense de deux années de travail », a affirmé le maire de la ville Luis Revilla « Cela doit nous servir de joli prétexte pour promouvoir la ville, pour attirer les touristes et les investissements et beaucoup d’autres choses que nous pouvons réaliser », a ajouté le maire de cet écrin andin qui a retenu l’attention.
Avec un peu moins d’un million d’habitants, principalement des métis et des indigènes, La Paz et le siège du pouvoir exécutif et législatif de la Bolivie bien qu’elle ne soit pas la capitale. La ville a été fondée en 1548 par le capitaine espagnol Alonso de Mendoza, elle est construite dans la vallée d’un gigantesque cratère situé au pied de l’emblématique montagne Illimani. Pour le président de la République, la mise en place récente du téléphérique a probablement eu un impact positif sur le choix des votants.
La Paz s’étalonne entre 3 200 à 4 000 m, dans un immense canyon encaissé et bénéficie de l’un des plus beaux environnements naturels au monde.
Entourée d’une centaine de pics enneigés de plus de 5 000 m d’altitude, la ville sud-américaine offre un spectacle inoubliable tant de jour que de nuit. L’agglomération tapisse les parois du ravin jusqu’au fond, comme l’intérieur d’un gigantesque cratère de 10 km de large, 30 de long et 1 207 mètres de profondeur. La nuit, La Paz se métamorphose, la voûte céleste parsemée de myriade d’étoiles se fond dans les milliers d’ampoules électriques qui illuminent cette cuvette impressionnante.
Loin des Andes et de sa cordillère majestueuse, une autre ville hispanique, à l’ambiance tropicale cette fois, est sortie gagnante de ce concours, il s’agit de La Havane, à Cuba. Fondée en 1519 par les conquistadors espagnols, La Havane est devenue au XVIIe siècle un important centre de construction navale pour les Caraïbes. Même si actuellement elle constitue une métropole tentaculaire de deux millions d’habitants, son centre ancien abrite un mélange intéressant de monuments baroques et néoclassiques, ainsi qu’un ensemble homogène de maisons avec des arcades, des balcons, des grilles en fer forgé et des cours intérieures. Grâce à d’importants travaux de restauration, la vieille Havane et son centre historique ont retrouvé leur éclat d’antan tout en protégeant l’habitat populaire et la vie culturelle. Il s’agit là d’un véritable moteur économique et social.
Autre lieu qui mérite le détour, le centre historique de La Havane, bâti entre les XVIe et XIXe siècles, qui a été déclaré par l’UNESCO en 1982, patrimoine culturel de l’humanité en raison de l’importance de ses valeurs architecturales, historiques et culturelles, uniques en Amérique latine.
Au cours des dernières années, les autorités cubaines ont fait le choix de restituer au centre historique son caractère de ville coloniale, dégradée par une urbanisation trop rapide. La forteresse de La Fuerza a été restaurée, ainsi que les palais de Segundo Cabo et des Capitanes Generales. Le souvenir de la ville d’origine est encore véhiculé de nos jours par quatre de ses grandes places : Plaza de la Cathedral, Plaza de San Francisco, Plaza Vieja et Plaza de Armas.
(Aline Timbert)