Le Pérou et la Chine viennent de signer des protocoles d’entente relatifs à des projets d’exploitation minière et énergétique, une information donnée par le ministère péruvien de l’Énergie et des Mines.
Les accords ont été signés par le ministre péruvien de l’Énergie et des Mines, Gonzalo Tamayo, dans le cadre du Forum de Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) qui a eu lieu dans la capitale du pays sud-américain, Lima.
Au cours de la deuxième réunion relative au dialogue stratégique sur la coopération économique Pérou-Chine, Tamayo a signé un accord pour promouvoir le projet minier Rio Blanco avec le consortium chinois Xiamen Zijin Tongguan Investment Development Corporation.
Le document stipule que l’exploitation des ressources « sera très bénéfique pour le développement de la région de Piura » dans le nord du pays, avec pas moins de 2,5 milliards d’investissements pour un projet qui se développera sur 20 ans avec la production de 200 000 tonnes de cuivre et 3 000 tonnes de molybdène par an.
Dans une note officielle, il est fait mention de 5000 emplois directs dans la phase de construction, 1200 emplois au cours de son fonctionnement et 7 000 emplois indirects. Un autre accord concerne le projet minier Pampa de Pongo au sud d’Arequipa, l’exploitation du fer sera assurée par la société chinoise Zhongrong Xinda Group, avec un investissement minimum évalué à 1,5 milliard de dollars.
Conoce todos los acuerdos suscritos entre Perú y China https://t.co/RqiJ7BSmEy pic.twitter.com/V1bc77ZWBg
— Agencia Andina (@Agencia_Andina) November 21, 2016
Le projet nécessitera la construction d’une mine souterraine pour produire 10 millions de tonnes métriques de concentré de fer.
Un troisième accord a été souscrit, il concerne l’expansion du projet d’exploitation minière Toromocho, dans le centre du pays, avec Aluminium Corporation of China (Chinalco), qui prévoit un investissement de 1,3 milliard de dollars pour augmenter la capacité d’extraction et de traitement (jusqu’à 170 000 tonnes de sulfure de cuivre et de molybdène par jour).
Tamayo a également participé à la signature d’un protocole d’entente avec Hydro Global Perú SAC (HGP) et la China Development Bank (CDB), qui mentionne la volonté de HGP de réaliser des études pour estimer la faisabilité et un possible investissement dans le développement du bassin de la rivière San Gaban, dans la région sud de Piura.
Le cas échéant, il pourrait y avoir de nouveaux projets de production d’électricité dans d’autres bassins dans le pays.
Ces accords signés pendant le Sommet de l’APEC complètent ceux signés en 2014 pour promouvoir les investissements dans les hydrocarbures et la coopération pour le développement stratégique de ce secteur clé du pays.
[Photos] Family photo of the 24th @APEC Economic Leaders' Meeting ►https://t.co/NWAQPLtTBk #APEC2016 pic.twitter.com/7qmyRtqjj5
— APEC PERU 2016 (@APECPeru2016) November 20, 2016
Le XXIV Sommet Asie-Pacifique (APEC) a eu lieu les 19 et 20 novembre. Des investissements donc dans un pays riche de son sous-sol, mais qui est aussi en proie à des conflits sociaux, les intérêts économiques nationaux se heurtant souvent aux intérêts des locaux qui s’opposent au développement minier pour des raisons environnementales, mais aussi, par manque de répercussions positives sur leur mode de vie, alors que les profits sont énormes.
#NP Perú y China suscriben Memorando de Entendimiento para promover el desarrollo de proyectos mineros. https://t.co/ynF8PbXm2w pic.twitter.com/mhvAFgntgm
— Ministerio de Energía y Minas (@MinemPeru) November 21, 2016
Le 18e rapport de l’Observatoire des conflits miniers au Pérou publié durant l’été détaillait les défis auxquels devra faire face le nouveau gouvernement de Pedro Pablo Kuczynski, qui souhaite faire de la croissance économique un moteur déterminant pour résoudre les conflits sans reconnaître les problèmes sociaux, environnementaux, culturels et sanitaires qui se posent aux habitants .
Les conflits miniers au Pérou ont fait 50 morts et 750 blessés au cours des cinq années de gouvernement du président Ollanta Humala, dont la gestion s’est achevée le 28 juillet dernier. Les projets embourbés dans des conflits représentent 30 % du montant total des investissements pour les années à venir. Les litiges concernent Conga (Cajamarca), Cañariaco (Lambayeque), Rio Blanco (Piura), Tia Maria (Arequipa), Los Chancas (Apurimac), l’expansion de Toromocho (Junin), Toquepala (Tacna), le projet Bofedal II (Puno ), Shahuindo (Cajamarca), saumures Sechura (Piura), Anubia (Puno) et Santa Ana (Puno).
Le président élu du Pérou, Pedro Pablo Kuczynski, a hérité de 212 conflits sociaux, majoritairement liés à des questions environnementales, il a donc pour défi majeur d’équilibrer les demandes des communautés, qui souhaitent des garanties, et celles des entreprises qui veulent réactiver des projets d’investissement et stimuler l’économie du pays, un important producteur de métaux.
Le Pérou reste un pays très attractif pour les investissements miniers, les coûts de production sont compétitifs et le territoire est riche en ressources naturelles. Cependant, les conditions pour développer de nouveaux projets miniers a perdu du lustre au cours des dernières années, entre autres, cause de la forte baisse des prix des métaux, mais aussi par l’émergence de conflits socio-environnementaux qui représentent un coût supplémentaire pour les entreprises. L’évolution des conflits est donc à surveiller au cours des prochains mois et la gestion du nouveau président est plus que jamais dans la ligne de mire.
DEFENSORAS DE LA MADRE TIERRA PLANTEAN EL DEBATE SOBRE LAS CONSECUENCIAS DEL EXTRACTIVISMO EN… https://t.co/rrvpZrKz6f #ConflictosMineros
— OCMAL (@conflictominero) November 15, 2016
Pingback : Pérou : Le gouvernement encourage les investissements chinois dans le secteur minier | Projects, lands, communities and human rights in Africa