La Patagonie, en Argentine, terre de dinosaures

Ossements de dinosaure (fossiles dinosaure T-Rex, photo Pixabay libre de droits)

Une grande partie de la Patagonie en Argentine est désertique. Cependant, il y a des millions d’années, cette terre aride était bien plus chaude et humide. Eh oui, elle abritait des dinosaures, dont des spécimens très imposants.

La Patagonie abrite des fossiles de dinosaures parfois très rares

Depuis plusieurs décennies, les paléontologues vont de découverte en découverte sur ce territoire riche de son patrimoine.

En effet, les ossements de ces créatures du passé régnant sur notre planète Terre, qui fascinent autant les enfants que les adultes, ont été fossilisés sous les cendres engendrées par la formation des Andes (soulèvement tectonique) et de ses volcans actifs.

Or, c’est dans la zone de Neuquén que les paléontologues ont retrouvé la majorité des restes de dinosaures et certains spécimens étaient de véritables géants. Certains atteignaient près de 18 m de haut et 35 m de long. Et c’est le cas de l‘Argentinosaurus huinculensis, un herbivore du crétacé.

La Patagonie est un terrain de jeu plus que palpitant pour les scientifiques en quête de fossiles de dinosaures

Et du côté des carnivores, l’Argentine peut se targuer d’avoir abrité un colosse qui porte en toute logique le nom de : Giganotosaurus carolinii !

Une découverte réalisée en 1990. À titre de comparaison, sachez que le célèbre Tyrannosaurus-rex, rendu célèbre au cinéma, était moins massif !

Parmi les découvertes marquantes, on peut aussi citer l’imposante quantité d’œufs de titanosaures répertoriée dans ladite province de Neuquén.

Certains abritaient des embryons en bon état de conservation. Autant dire que l’on parle d’une rareté paléontologique.

2022 a révélé d’autres secrets paléontologiques

Ainsi, cette année, des paléontologues argentins ont mentionné une espèce de dinosaure sur ce territoire, la première du genre en Amérique du Sud.

En fait, cette mise au jour survient après plus de 200 ans d’histoire de la paléontologie des vertébrés en Argentine

La découverte a eu lieu dans la zone paléontologique de « La Buitrera », située dans la province de Río Negro.

Il faut savoir que les traces de dinosaures thyréophores sont très abondantes dans l’hémisphère nord. A contrario, elles très rares dans les archives fossiles sud-américaines.

Jakapil kaniukura, premier dinosaure cuirassé et bipède d’Amérique du Sud

Par ailleurs, c’est le premier dinosaure cuirassé argentin à recevoir un nom. Ainsi, la nouvelle espèce a été nommée Jakapil Kaniukura.

En fait, il s’agit d’un petit dinosaure bipède, d’environ 1,5 mètre de long et pesant seulement entre 4 et 7 kg. Il appartient au groupe des thyréophores ou dinosaures cuirassés. Parmi ses caractéristiques, la présence de plusieurs rangées de plaques osseuses sous forme de boucliers qui protégeaient le cou, le dos et la queue de l’animal, à l’instar de ce qui se produit chez les crocodiles actuels.

Comme le reste des dinosaures cuirassés, le Jakapil a des dents en forme de feuille, semblables à celles des iguanes modernes, et avec de grandes faces d’usure. En fait, ce point laisse entendre qu’il s’adonnait à un régime herbivore.

De plus, sa spécificité la plus distinctive est la forme de sa mâchoire, unique parmi les dinosaures de son genre. En effet, elle est relativement courte et agrémentée d’une grande crête sur la partie inférieure, à la base du cou.

https://twitter.com/CONICETDialoga/status/1558053959436206080

Maip macrothorax : un gigantesque prédateur du Crétacé

Décidement, 2022 a été une année riche pour la paléontologie en Argentine. Effectivement, des scientifiques ont également découvert les restes d’un énorme dinosaure mégaraptor (genre Megaraptoridae), considéré comme le plus grand du genre jamais découvert.

Les scientifiques du Conseil national de la recherche scientifique et technique (Conicet d’Argentine et deux paléontologues japonais ont découvert le fossile. Le Conicet a estimé que ce spécimen carnivore aurait vécu à la période dite du Crétacé, soit il y a près de soixante-dix millions d’années.

L’espèce, dont les restes ont été retrouvés pour la première fois en mars 2019 près de la ville d’El Calafate, à Santa Cruz, (2 700 kilomètres au sud de Buenos Aires), et a été baptisée Maip macrothorax.

Les experts ont déterminé qu’il mesurait entre neuf et dix mètres de long et pesait environ cinq tonnes. Sa colonne vertébrale était composée de grosses vertèbres. Elles étaient reliées entre elles par un système complexe de muscles, de tendons et de ligaments. Sa constitution lui aurait permis de se tenir debout sur ses pattes arrière tout en se déplaçant.

Par ailleurs, sa longue queue et ses pattes confirment qu’il était relativement agile.

Un grand carnivore aux griffes acérées !

« Les os de Maip nous ont aidés à mieux comprendre l’anatomie des mégaraptors. Ils appartiennent à une famille dont le squelette n’était pas comme celui d’un tyrannosaure, des animaux gros, mais lourds« , a expliqué Mauro Aranciaga, l’un des responsables de la découverte.

Selon les chercheurs, le nom de Maip signifie « créature maléfique » dans la mythologie Tehuelche, une communauté native qui peuplait les Andes. De plus, les scientifiques pensent que, malgré au moins 60 dents pointues, son arme offensive principale était ses griffes :

« On en déduit qu’ils saisissaient et laceraient ses victimes. C’était son arme principale, puisque ses dents étaient pointues, mais petites », a déclaré le paléontologue au Conicet.

« Leurs os n’étaient pas solides. Ils avaient un grand nombre de creux internes qui les rendaient beaucoup plus légers, un peu comme une brique creuse par rapport à une brique solide. »

Alexis Aranciaga Rolando

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