La situation a été qualifiée de catastrophe environnementale, un pic de mortalité a atteint 27 espèces animales, essentiellement des poissons mais aussi des lézards, des tortues et des capybaras (le plus gros rongeur au monde). Plus de six millions de poissons, ainsi que d’autres animaux, ont péri dans la région ouest de la Bolivie en raison de la vague de froid polaire qui depuis deux semaines paralyse la région Oriente provoquant même des gelées au niveau des trois principaux fleuves.
Le gouverneur du département de Santa Cruz, Rubén Costa, juge la situation plus que préoccupante, il a reçu lundi un rapport de scientifiques qui ont effectué des relevés dans la zone afin d’analyser l’étendu des dégâts sur les trois fleuves majeurs que sont los ríos Grande, Ichilo et Piraí. Au vu des faits énoncés, Rubén Costa a placé la province en alerte orange, soit un degré en dessous du niveau d’urgence le plus sévère existant (alerte rouge), il a annoncé que l’accès aux fleuves était interdit jusqu’à nouvel ordre. Le département de Santa Cruz est le plus vaste de Bolivie, situé à la frontière entre le Brésil et le Paraguay, il occupe 33,74 % du territoire national.
Tout au long des trois cents kilomètres parcourus par les fleuves, les experts estiment que six millions de poissons ont péri, à cela, s’ajoutent les lézards, les capybaras et les tortues, a précisé le secrétaire à l’environnement, Manlio Roca. La ministre bolivienne rattachée à l’Environnement et à l’Eau, María Esther Udaeta, a déclaré que le gouvernement envisageait la possibilité d’interdire la pêche et la chasse dans les lieux qui ont été particulièrement affectés par la vague de froid. En effet, les populations qui vivaient de la pêche risquent de se rabattre sur la chasse et ainsi aggraver le désastre écologique, a alerté Costas.
Entre le 24 et le 26 juillet une masse d’air froid a frappé l’hémisphère sud du Continent provoquant des chutes de neige dans les régions chaudes, comme le Chaco au sud-est bolivien, un phénomène climatique qui n’avait pas été enregistré depuis cinquante ans. La température a chuté jusqu’à – 3 degrés celsius dans une région où il fait habituellement entre 20 et 25 degrés.
Quelques jours après cet assaut hivernal, les fleuves de la région étaient saturés de poissons morts qui flottaient à la surface. Selon Costas, « le désastre environnemental risque de provoquer à moyen terme des soucis de santé publique, dus essentiellement à la contamination d’eau potable pour les populations résidant près des cours d’eau souillés par les cadavres de poissons « .
De plus, les autorités du département oriental du Beni (le deuxième plus vaste département de Bolivie), ont rapporté la mort d’au moins 100 000 alvins dans cette région amazonienne. « Ce sont presque 50 communautés qui se consacrent à la pisciculture, et elles ont ainsi perdu 100 000 alvins destinés à la reproduction » a déclaré John Kudrenecky, directeur de l’ONG Hoyam-Mojo au quotidien « Erbol ». Il a ajouté que la grande quantité de poissons morts « représente un foyer d’infection et de contamination pour les lagunes de la région ».
Ces conditions météorologiques particulières ont provoqué des chutes de neige dans l’Altiplano (région froide mais peu coutumière de la neige) où les paysans déplorent d’importantes pertes agricoles, surtout en ce qui concerne la culture de la pomme de terre.
D’autres poissons risquent de mourir dans les jours à venir en raison du manque d’oxygène causé par la putréfaction des poissons qui ont déjà succombé au froid. Certaines espèces ont particulièrement été affectées comme le surubí, le boga et le pacu, des espèces qui sont fortement consommées et appréciées par les populations du département de Santa Cruz.
Face à la contamination des eaux, les autorités devraient envoyer rapidement sur place deux systèmes de purification de l’eau capables d’assainir 50 000 litres d’eau par jour. L’une des machines sera envoyée vers la localité de Yuquises. Le secrétaire à la Santé, Guillermo Saucedo, a ajouté que les poissons morts seraient enterrés mais uniquement dans les zones où les populations vivent à proximité des fleuves, où pour le moment aucune répercussion directe sur la santé humaine n’a été signalée. En effet, il est impossible de récolter à ce jour tous les animaux morts car ils sont éparpillés sur des zones beaucoup trop vastes et les moyens manquent.
Le Service National de Météorologie et d’Hydrologie (Senamhi) a annoncé une nouvelle vague de froid pour la fin de semaine, elle devrait toucher le sud et l’ouest du pays.
Au froid s’ajoute un autre problème, en effet, le niveau des fleuves amazoniens est particulièrement bas et devrait encore décroître jusqu’au moins d’octobre. Le Service National d’Hydrographie Navale, qui dépend du Ministère de la Défense, a averti que le niveau des fleuves du bassin amazonien, tout spécialement le Ichilo et le Mamoré, continuerait de baisser en août, en septembre et en octobre. Ce phénomène, ajouté à la vague de froid, aggrave les problèmes de navigabilité sur les eaux et augmente également la mortalité au sein de la faune piscicole de la région.
Luis Carrasco, responsable de la División Hidrología Hidráulica del SNHN, a informé la presse, que le niveau des fleuves du bassin amazonien avait encore baissé par rapport à l’année 2009, et qu’ils avaient perdu environ un mètre selon les relevés, effectués quotidiennement, par cette unité gouvernementale.
Les autorités du Beni, Santa Cruz et Tarija avaient alerté l’opinion sur le taux de mortalité piscicole enregistré la semaine dernière en raison du froid, le gouvernement bolivien a déclaré qu’il avait enregistré la mort de cinq tonnes de « pacus » (ou Myleus asterias, il s’agit d’un poisson d’une taille de 25 cm originaire du bassin de l’Amazone) rien que sur le fleuve Yapacaní dans la région de Santa Cruz.
Ceci n’est pas un commentaire, mais une question : qu’en est-il maintenant Merci de votre réponse, bien cordialement
Bonjour,
Un article sur la situation actuelle dans l’Oriente bolivien a été publié aujourd’hui.
Merci pour l’intérêt porté.
La rédactrice en chef.
quels sont les solution?