Colombie : Affrontements entre les FARC et une bande criminelle, 15 morts

Au moins 15 personnes ont été tuées, en Colombie, en raison d’affrontements entre les guérilléros des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC) et des narcotrafiquants lors d’une dispute pour le contrôle d’une zone stratégique pour la production et le trafic de cocaïne dans le sud du pays, a informé la police vendredi 11 février.

Les combats entre rebelles des FARC et la prénommée bande criminelle des « Rastrojos » ont été enregistrés dans une zone rurale de la municipalité de Argelia, dans le département de Cauca au sud-ouest de la Colombie. La zone où a lieu les combats se situe au milieu d’un important couloir pour le trafic de drogue et d’armes en raison de sa proximité avec l’Océan Pacifique et la selva amazonienne. La nouvelle a été rendue publique alors que, dans la zone du département de Caquetá, le processus de libération d’otages séquestrés par les FARC est effectif depuis mercredi, cet affrontement n’a pas, selon les autorités, remis en question la libération des cinq prisonniers de la guérilla.

Les membres de la guérilla marxiste, comme les bandes criminelles, obtiennent des sommes d’argent phénoménales, illégalement, en se livrant à la production et au trafic de cocaïne, selon les forces de l’ordre. Malgré les efforts faits dans la lutte anti-drogue, avec le soutien des Etats-Unis, le narcotrafic continue de constituer un business lucratif en Colombie, ce sont des millions de dollars qui sont en jeu avec le trafic de substances illicites. Les bandes colombiennes envoient des tonnes de cocaïne par mois en Amérique Centrale et au Mexique, où une grande partie de la drogue est achetée par les cartels mexicains, ont assuré les autorités.

Les autorités des Etats-Unis ont annoncé qu’elles comptaient intensifier leurs efforts pour réprimer les bandes colombiennes qui font parvenir la cocaïne aux cartels mexicains, des groupes illégaux qui affrontent eux aussi les forces de sécurité au sein même de leur pays. Les Etats-Unis ont annoncé cette semaine qu’ils redoubleraient leurs efforts pour combattre les groupes armés formés par des anciens paramilitaires d’extrême droite qui exportent la cocaïne, et qui ont occupé, jusqu’alors, des territoires contrôlés par d’anciens cartels comme ceux de la ville de Medellín (nord-ouest de la Colombie), Cali, dans le département de la Vallée de Cauca, et le nord de Valle (sud-ouest).

« Il y a approximativement 15 morts » et selon les premières informations « toutes les victimes sont des membres des rastrojos », a confirmé le secrétaire du Gouvernement de Cauca, Álvaro Grijalba. Il a ajouté que les dépouilles des victimes seraient transportées à Popayán, avant d’être autopsiées, quand à la Police et l’Armée, elles contrôlent depuis hier la zone de combat.

Pour sa part, le gouverneur de Cauca, Guillermo Alberto González, a signalé que les affrontements ont été enregistrés dans la soirée de jeudi, et ont opposé les FARC qui opèrent dans la région et les « rastrojos », deux groupes illégaux qui s’affrontent pour le contrôle du trafic de drogue. Actuellement, il existe des zones où les FARC ‘cohabitent’ avec de nouvelles bandes crimminelles : Córdoba, Cauca, Nariño, Catatumbo et Caquetá, des zones stratégiques pour la main mise du trafic de drogue.

La ONG Corporación Nuevo Arco Iris, spécialiste dans le conflit armé interne en Colombie, a souligné qu’il existe normalement des « pactes de non-agression » entre les bandes héritières des paramilitaires et les FARC dans certaines zones pour permettre la circulation de la cocaïne dans différents couloirs stratégiques.

Mercredi, les FARC ont enlevé deux employés d’une multinationale, alors même que débutait le processus de libération promis par les membres de la guérilla.
Le  président colombien, Juan Manuel Santos, avait menacé, face à cette provocation ; de suspendre le processus de libération des cinq otages en dénonçant « la double morale » du groupe guérillero.
Le premier otage libéré dans le cadre de ce processus est le conseiller Marcos Baquero, tandis qu’hier, ont été remis à une mission humanitaire menée par l’ex-sénatrice Piedad Córdoba (à Caqueta), le conseiller Armando Acuña et un membre de la Marine, Henry López.

La dernière opération de libération doit avoir lieu, demain, à Ibagué, capitale del Tolima (au centre du pays), un policier, Guillermo Solórzano, et un militaire, Salín Sanmiguel, devraient ainsi recouvrer la liberté tant espérée.

Bien que ces affrontements n’aient fait aucune victime civile, il est à déplorer que cette lutte pour le contrôle territorial ait provoqué des déplacements forcés au mois de décembre, plus de 55 familles ont quitté leurs foyers en raison de la dangerosité ambiante, ils ont été reçus par le Comité National rattachée à la population « déplacée ».

Vidéo du 11 février (source Telesur) : Libération des otages Armando Acuña et Henry López

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